En 2017, 655 bébés porteurs de trisomie ont été avortés au Royaume-Uni, soit 218 de plus qu’en 2007. Cela représente une augmentation de 50 % en dix ans, imputable principalement à l’usage du DPNI. Le DPNI est un test jugé fiable à 99 % qui ne nécessite qu’une simple prise de sang de la mère. Actuellement, il n’est disponible que dans les structures privées, mais à partir de l’année prochaine, le NHS va le proposer à toutes les femmes enceintes présentant un risque de trisomie supérieur à 1/150.
D’après l’association Don’t Screen Us Out, la généralisation du DPNI risque de provoquer chaque année une moyenne de 92 avortements supplémentaires de bébés porteurs de trisomie, soit une baisse de 13 % sur l’ensemble des naissances. Un procédé susceptible d’avoir un « impact profondément négatif » sur la communauté des personnes porteuses de trisomie 21, d’autant plus que 90 % des bébés porteurs sont déjà avortés.
Lynn Murray, porte-parole de Don’t Screen Us Out et elle-même maman d’une jeune fille porteuse de trisomie âgée de 18 ans, juge ces chiffres « profondément préoccupants » et rappelle qu’il existe d’autres solutions comme en Irlande du Nord. Il existe là-bas une vraie « culture d’acceptation et de soutien des personnes avec leur handicap plutôt que de les éliminer », explique-t-elle, ajoutant que « cela se reflète directement dans les chiffres officiels récents montrant que près de 100% des bébés atteints du syndrome de Down en Irlande du Nord sont nés ». C’est « une approche très différente » de la trisomie 21, et l’avortement sélectif pour cause de handicap ou trisomie y est d’ailleurs illégal.
Daily Mail, Sam Blanchard (14/12/2018)