Bébés OGM : l’OMS met en place un groupe d’étude, une équipe d’Harvard se lance dans des recherches similaires

Publié le 3 Déc, 2018

Suite à la révélation de la naissance de deux bébés génétiquement modifiés en Chine la semaine dernière, l’OMS annonce mettre en place « un groupe d’étude sur la manipulation génétique ». L’Organisation « réunit des experts et nous travaillons avec les Etats membres (…) pour discuter des critères et des directives pouvant répondre aux problèmes éthiques et de sécurité au sein de la société », a déclaré le responsable de l’OMS Tedros Adhanom Ghebreyesus. Pour lui, « une telle manipulation “ne peut avoir lieu sans des directives claires” », sans affirmer « que certaines manipulations de gènes puissent à l’avenir présenter des avantages en matière de santé publique ». « Nous devons être très, très prudents. (…) Nous ne devons pas nous engager dans la manipulation génétique sans tenir compte des conséquences non voulues », a-t-il encore déclaré, demandant aux membres du groupe d’études de commencer par s’interroger sur le bien-fondé de ces pratiques. Ce groupe de travail sera composé d’universitaires d’experts de l’OMS et de spécialistes médicaux gouvernementaux.

 

Alors que les travaux du chinois He Jiankui à l’origine de ces bébés OGM ont semé la controverse, une équipe américaine à Harvard entend poursuivre l’objectif de faire naitre des bébés génétiquement modifiés ayant un risque réduit de développer la maladie d’Alzheimer à l’âge adulte. Si pour l’heure, aucun embryon n’a été modifié génétiquement par cette équipe, leur première étape consiste à modifier l’ADN de spermatozoïdes recueillis dans des cliniques de fertilité. D’ailleurs, George Daley, doyen de la faculté de médecine de Harvard n’a pas joint sa voix aux condamnations du chercheur chinois, lors du sommet de Hong Kong : il reconnait que les conditions n’étaient pas les bonnes et regrette le « manque de transparence » qui pourrait causer du tort à ses propres recherches, mais il estime que les modifications génétiques de la lignée germinale ne doivent pas être interdites pour autant. Pour lui, il s’agit d’une « technologie (…) dotée de la puissance nécessaire pour une utilisation médicale exceptionnelle ».  Il a établi une liste des gènes qu’il serait selon lui acceptable de modifier. Son but, à terme : « faire naitre des bébés les plus sains possibles », en utilisant tests génétiques, FIV, DPI et édition du génome.

AFP (3/12/2018), MIT (3/12/2018)

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