Les FIV pourraient favoriser des cancers du sein et des ovaires ?

Publié le 24 Juil, 2018

Les FIV semblent augmenter le risque de cancer du sein in situ[1] et de cancer de l’ovaire. Les femmes qui recourent à l’aide médicale à la procréation sont en effet exposées à des ponctions ovariennes répétées et à des taux d’œstradiol et de gonadotrophines dépassant les taux physiologiques.

 

Les effets de ces procédures sur le risque de cancer sont encore mal connus, mais le British Medical Journal a publié les résultats d’une nouvelle étude de cohorte, qui a analysé les données de santé des 250 000 femmes britanniques ayant eu recours à la PMA entre 1991 et 2010, ce qui représente 2,2 millions de personnes-années suivies, surveillée pendant en moyenne 8,8 ans.

 

Si l’étude montre que le risque global de cancer de l’endomètre n’est pas accru par rapport au reste de la population, il est toutefois augmenté[2] chez les femmes présentant déjà les facteurs de risques communs (nulliparité ou dysovulation, spécialement le syndrome des ovaires polykystiques).

 

Le risque total de cancer du sein ne change pas, ni celui du cancer du sein invasif, mais le cancer du sein in situ augmente[3] si les cycles de stimulation sont nombreux.

 

Pour le cancer de l’ovaire, l’étude met en évidence une forte augmentation[4] du risque (5 cas supplémentaires pour 100 000 personnes-années) pour des femmes ayant déjà des facteurs de risques tels que nulliparité ou endométriose, aussi bien pour les cancers invasifs (3,4 cas supplémentaires pour 100 000 personnes-années) que pour les tumeurs borderline[5] (1,7 cas pour 100 000 personnes-années).

 

D’après les auteurs de l’étude, les résultats « justifient la poursuite de la surveillance, notamment pour les cancers du sein in situ et le cancer de l’ovaire ». Ils appellent à plus d’investigations pour trouver quelles causes sont plus précisément responsables de ces cancers.

 

[1] Le carcinome canalaire in situ ou CCIS (DCIS en anglais) est la prolifération de cellules cancéreuses à l’intérieur d’un canal galactophore sans que les cellules ne dépassent la paroi du canal pour envahir le reste du sein.

[2] Incidence ratio standardisé : 1,12.

[3] Risque absolu de 1,7 cas pour 100 000 personnes-années.

[4] 1,39.

[5] Une tumeur borderline présente des cellules qui ne peuvent pas être considérées comme cancéreuses, mais elles présentent certaines similarités avec les tumeurs malignes.

JIM, Dr Roseline Péluchon (23/07/2018)

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