GPA : « Le droit ne doit pas répondre à un désir »

Publié le 24 Mar, 2017

Les deuxièmes assises pour l’abolition de la GPA ont eu lieu jeudi 23 mars à Rome. L’occasion pour Francesca Marinaro, responsable politique et associative, de justifier son refus de la GPA et de se prononcer sur « le droit à l’enfant » revendiqué par certaines associations homosexuelles pendant les débats sur le mariage et l’adoption « pour tous » en 2013.

 

Selon elle, « le droit ne doit pas répondre à un désir. Ici, le prétendu droit à l’enfant répond au désir d’enfant, ce qui est assez dangereux » (…) « Aujourd’hui, on voit une production énorme de droits potentiellement très dangereuse pour le bien commun. (…) Paradoxalement, l’inflation des droits limite la liberté ! » Elle souligne d’ailleurs que « la demande d’enfants ne concerne qu’une minorité d’individus et fait fi de l’intérêt commun (…) Aujourd’hui, le dévoiement individualiste du droit profite de l’évolution des nouvelles technologies pour mettre sur le marché la reproduction humaine. C’est un fait nouveau dans l’histoire ».

 

Francesca Marinaro revient également sur « la ténébreuse affaire Paradiso et Campanelli ». [1] (Cf. GPA : La CEDH renverse son jugement dans l’affaire Paradiso c. Italie) Selon elle, « dans cette histoire, il y a eu une sorte de vol de l’enfant et un abus au niveau de ses documents d’état civil ».

 

Aujourd’hui, ajoute-t-elle, « il existe un mouvement d’opinion transnational, de plus en plus organisé, contre la GPA. Par le passé, lorsque la CEDH condamnait la France pour son refus d’inscrire les enfants nés de GPA à l’étranger sur ses registres d’état civil, le juge européen ne prenait pas en compte tous les aspects de la question ». « Or le problème de la GPA doit être soulevé sur deux plans : l’utilisation du corps de la femme et le droit de l’enfant à connaître la mère qui l’a mise au monde», ce dernier enjeu n’apparaît pour l’instant que de manière très floue dans les arrêts de la CEDH.

 

 

[1] Dans l’affaire Paradiso vs. Campanelli, les autorités italiennes avaient retiré un enfant né par GPA en Russie à un couple d’italiens qui l’avait commandé et acheté. L’enfant n’avait aucun lien biologique avec les commanditaires, il avait été produit avec des gamètes de tierces personnes. Les juges italiens ont retiré l’enfant de la garde de ses acquéreurs pour le confier à l’adoption.

 

Causeur, Daoud Boughezala (23/03/2017)

GPA: «Le désir d’enfant ne légitime pas un prétendu droit à l’enfant »

Photo : Pixabay/DR

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