Don d’organes : Tous les modes de refus acceptés… mais sous contrôle

Publié le 24 Jan, 2017

Suite aux mesures adoptées dans la loi santé, votée le 26 janvier 2016 (Le renforcement au consentement présumé au don d’organes : conséquences et enjeux), l’Agence de biomédecine a ouvert l’inscription au registre national des refus sur Internet lundi dernier (Don d’organes : s’inscrire en ligne sur le registre du refus devient possible à partir d’aujourd’hui).

 

« Depuis 40 ans », rappelle Jean-Yves Nau, le don d’organes « oscille entre le consentement présumé et la quête de l’explicite ». Aujourd’hui, la pénurie récurrente d’organes, le taux élevé des oppositions au prélèvement (un peu plus de 30%), ont conduit le gouvernement  à durcir une position qui avait été humanisée au cours des années.

 

Dans ce contexte, si « la nouvelle loi autorise tous les modes de refus dès lors qu’ils émanent effectivement de la personne dont le corps est l’objet », la mise en place de ce refus est plus complexe : « Toute autre opposition devra avoir été signifiée par un document écrit, signé du vivant de la personne, et remis aux responsables du prélèvement. Si l’expression de ce refus par le défunt était orale, ses proches au cours de l’entretien qui reste obligatoire devront en attester les circonstances par écrit ».

 

Pour le docteur Alain Tenaillon, qui s’exprimait dans la revue du Praticien, « le changement peut paraître modeste, mais son formalisme imposé, sous-tendu par une suspicion à peine voilée vis-à-vis de la parole des proches, pourrait au début, dans ce moment de grande souffrance, générer tensions et conflits. De plus, rien n’empêchera certaines familles de s’opposer en leur nom au prélèvement (il n’y a pas de sanctions, fort heureusement…) et l’on voit mal comment les coordinateurs pourraient passer outre, au risque d’un scandale au fort retentissement médiatique qui ne pourrait que desservir la cause des prélèvements d’organes ».

 

« Réparer les vivants, bien sûr ; mais pas à n’importe quel prix », conclût Jean-Yves Nau, qui espère que ces nouvelles mesures ne donneront pas lieu à scandales.

Jean-Yves Nau (25/01/2017)

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