Suicide assisté en Suisse : “La génération qui arrive maintenant à la vieillesse veut vivre de manière indépendante jusqu’au bout”

Publié le 6 Déc, 2016

Le suicide assisté ne cesse de prendre de l’ampleur en Suisse. La NZZ am Sonntag, un hebdomadaire zurichois, affirme qu’en 2015, « les trois grandes organisations d’aide au suicide ont accompagné 999 personnes résidant dans le pays vers la mort », ajoutant que le nombre de cas « a pratiquement quadruplé depuis 2008 » (cf. Suisse: de plus en plus de suicides assistés et Les associations suisses d’« assistance au suicide » « submergées »).

 

L’’hebdomadaire a interrogé des théologiens et des chercheurs pour expliquer l’augmentation de la pratique du suicide assisté ; soulignant un « changement de valeurs », il explique que « la génération des baby-boomers qui arrive maintenant à la vieillesse veut vivre de manière indépendante jusqu’au bout » (cf. Hausse du nombre de suicides assistés en Suisse : “Le véritable danger serait d’installer une culture allant dans ce sens”).

 

Par conséquent, de plus en plus de personnes qui ne souffrent pas d’une maladie incurable veulent quand même pouvoir décider de leur mort : « Un tiers des cas d’aide au suicide aujourd’hui en Suisse sont le fait de personnes souffrant de plusieurs maladies ou d’un début de démence sénile et qui refusent d’assister à la détérioration progressive de leur état. » A celles-ci s’ajoutent celles « fatiguées de vivre, qui ne supportent plus les infirmités liées à l’âge » (cf. Soins palliatifs en Suisse : « La marge de progression est encore importante » !).

 

En 2011, le Conseil fédéral suisse avait renoncé à encadrer l’aide au suicide assisté. Pour la NZZ, il est peu vraisemblable que le Conseil fédéral s’empare de la problématique rapidement, même si « la pression ne cessera d’augmenter sur le politique » (cf. Suisse : Faut-il inscrire le suicide assisté dans la loi genevoise ?).

 

Un autre journal suisse, le SonntagsBlick, s’intéresse quant à lui à l’allongement de l’espérance de vie et à la grande importance prise par la médecine régénérative dans la recherche. Joe Jimenez, directeur de Novartis, un groupe pharmaceutique suisse créé en 1996, constate : « Nous vivrons dramatiquement plus longtemps. Nous faisons de la recherche sur la manière de régénérer les muscles, le cartilage, les capacités auditives et la vue ».  

 

Le Temps (Lise Bailat) 04/12/2016

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