Les greffes d’utérus, « nouvelle ère de la procréation médicalement assistée » ?

Publié le 17 Déc, 2015

Les premières greffe d’utérus, pratiquées en Suède l’année dernière (cf. Gènéthique du 6 octobre 2014), ouvrent une « nouvelle ère en PMA », déclare le Docteur Brigitte Blond. Elles « offrent une solution à l’infertilité utérine » et seraient une « éventuelle alternative à la GPA » explique-t-elle. Elles concerneraient une femme sur 500 en âge de procréer qui serait privée d’utérus, de façon congénitale ou acquise, « au total 200 000 personnes en Europe, plusieurs milliers en France ».

 

En Suède, « une dizaine » de femmes auraient « bénéficié » de ce type de greffe « qui se sont soldées par trois naissances vivantes ». Les utérus transplantés « provenaient généralement de la mère de la patiente, prévenue de la lourdeur et de la longueur du geste » : il faut en effet plus de 10 heures pour prélever l’organe, et 4 à 6 heures pour le greffer.

 

En France, un essai débutera en 2016, à partir de donneuses en état de mort cérébrale (cf. Gènéthique du 9 novembre 2015). Le Professeur Gauthier, chirurgien gynécologue du CHU de Limoges, explique ce choix : « Le prélèvement sur donneuse vivante n’est pas anodin, avec un risque de complications de l’ordre de 20%, risque d’autant moins acceptable, que le succès, une naissance, est incertaine ». Le protocole à partir de donneuses en état de mort cérébrale est « plus simple, plus court (30 minutes) et les donneuses sont plus jeunes ». Mais à ce jour, « aucune naissance n’a été obtenue à partir de donneuses décédées ». Au lendemain du vote du projet de loi santé, le consentement des donneuses décédées « comme pour tous les autres organes, serait remplacé par une simple information de la famille ou des proches, dès lors que la personne n’a pas fait connaitre de son vivant son refus ».

 

L’équipe française en charge de l’essai sélectionnera des femmes receveuses « motivées et conscientes des limites de la greffe ». Pour éviter un rejet aigu, ces femmes recevront un traitement immunosuppresseur. Par ailleurs, « la forte augmentation de l’hypertension artérielle, de la prématurité et du retard de croissance intra utérin oblige à une surveillance rapprochée, tous les cinq jours ».

 

Le Docteur Brigitte Blond constate enfin que « la greffe d’utérus est différente des autres greffes, en ce qu’elle n’est pas vitale ». Elle « pose des problèmes éthiques », et « des interrogations subsistent sur l’avenir à long terme des enfants nés grâce à une greffe utérine ». Enfin, « de nombreuses difficultés (faisabilité, conditions de mise en œuvre, etc) » doivent encore être surmontées.

 

Le Quotidien du Médecin (17/12/2015)

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