Jean Leonetti intervient au procès du Docteur Bonnemaison

Publié le 21 Oct, 2015

Depuis le 12 octobre, le docteur Bonnemaison, accusé d’avoir empoisonné sept patients en 2010-2011 et acquitté en 2014, est rejugé en appel devant la cour d’assises d’Angers (cf. Gènéthique du 13 octobre 2015). Plus de soixante témoins sont entendus au cours de ce procès qui se tient jusqu’au 24 octobre. Parmi ces témoins, on compte des familles de victimes, du personnel soignant, mais aussi Jean Leonetti et des anciens ministres, Bernard Kouchner (Santé) et Michèle Delaunay (Personnes âgées).

 

Mercredi 21 octobre, le député Jean Leonetti, co-auteur de la proposition de loi fin de vie qui doit être présenté en deuxième lecture au Sénat, était donc auditionné par la cour. Quelques extraits de son témoignage :

« Je ne suis pas là pour juger le Dr Bonnemaison, pour lequel j’ai plutôt de la sympathie. J’ai dit que pour moi, il n’est pas un assassin. L’homme est encore plus fragile quand il est confronté à la mort de l’autre. Quand un médecin a le pouvoir de choisir des destinées par l’emploi de médicaments, il ne doit pas se laisser happer par une compassion fusionnelle. On ne peut pas trouver l’assentiment d’un patient dans son regard, car ce qu’on y voit, c’est le reflet de sa propre détresse à ne pas pouvoir le sauver ».

 

La PPL Claeys-Leonetti n’aurait pas changé les faits reprochés à l’accusé. « La seule modification de cette loi, c’est qu’on est passé d’un devoir des médecins à un droit des malades ».

 

Au Docteur Bonnemaison sont entre autre reprochés l’absence de concertation avec l’équipe soignante et la non inscription des médicaments au dossier médical. Pour Jean Leonetti « la collégialité protège le patient comme l’équipe soignante. Il faut compléter les dossiers, si on n’écrit pas, on est moins protégé. Je me souviens d’un vieux patron qui me disait : ‘ce que tu n’es pas capable d’écrire, ne le fais pas’. Ce qu’on n’écrit pas, ce qu’on ne partage pas, laisse place à l’émotion et à l’arbitraire. La loi ne s’arrête pas à la porte de l’hôpital : la sédation profonde et continue, jusqu’à la mort, on la décide ensemble ».

 

Quant au curare, le témoin est « formel » : « On ne peut pas ignorer que cette substance donne la mort en paralysant le diaphragme, et donc en empêchant la respiration ».

 

Le Figaro (21/10/2015)

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