Des grossesses tardives de plus en plus fréquentes

Publié le 2 Avr, 2013

 Dans son supplément “Parents & enfants“, le quotidien La Croix s’intéresse aux grossesses tardives, de plus en plus fréquentes depuis les années 80. le constat est le suivant: “de plus en plus de femmes, notamment dans les classes moyennes supérieures retardent volontairement l’arrivée du premier enfant“. Si cette décision est un choix délibéré, elle “n’en découle pas moins d’une pression sociale très forte“, selon l’analyse de la pédopsychiatre et psychanalyste Myriam Szejer. C’est “après avoir profité d’une vie sans enfant et mené leur carrière professionnelle [que] certaines se disent enfin prêtes à devenir mères et à s’engager dans un ‘projet’ parental“. Marc Bassin, auteur d’une étude sur la parentalité tardive explique que “depuis l’avènement de la contraception, l’enfant est de fait envisagé comme un ‘projet’ par le couple“. 

Mais une grossesse tardive, après 40 ans, “est parfois aussi  le fruit d’un parcours du combattant pour les couples confrontés à l’infertilité“. A ce titre, la journaliste précise que “si les progrès de la médecine donnent de l’espoir aux uns, ils donnent également des illusions à ceux qui comptent trop vite sur le coup de pouce de la science pour concrétiser leurs rêves“. Car “les médecins […] ne peuvent pas tout. A partir de 35-36 ans, la courbe de la fertilité féminine chute inexorablement, rappelle le professeur François Olivennes“.  

 

Marie-Claude Benattar, gynécologue, spécialiste de l’infertilité, estime que les images “des célébrités qui exposent leur ventre rond à la une des magazines, laissant penser que la maternité reste une aventure possible à tout âge” sont “trompeuses“, elles “entretiennent des illusions“. Ces femmes “ne disent pas qu’elles sont enceintes grâce à un don d’ovocytes, ce qui signifie que l’enfant n’est pas génétiquement de leur. A partir de 41-42 ans, les chances de se retrouver enceinte spontanément sont divisées par quatre. Et la procréation médicalement assistée (PMA) a, elle aussi, ses limites: après 43 ans, le taux de réussite tombe à 1 ou 2 %“. Et la journaliste de préciser d’ailleurs, qu’en France, “la PMA – dons d’ovocytes ou fécondation in vitro – n’est plus prise en charge par la sécurité sociale après le 43è anniversaire, et il existe un consensus professionnel des médecins pour ne plus en pratiquer au delà de cet âge“. Ainsi, “Marie-Claude Benattar met […] en garde celles qui veulent attendre et rappelle la nécessité de mieux les informer sur le déclin de la fertilité avec l’âge“. 

 

Enfin, la journaliste attire l’attention sur les risques des maternités tardives pour la mère et l’enfant. Joëlle Belaisch-Allart, Chef du service de gynécologie obstétrique et médecine de la reproduction à l’hôpital de Sèvres, explique qu’ “entre 40 et 44 ans, environ 80% des femmes peuvent espérer une grossesse normale et une issue favorable […]. Ce qui veut tout de même dire que 20% présenteront un risque. Soit de fausse couche et d’anomalie chromosomique en raison de l’âge de l’ovocyte. Soit des complications liées au corps vieillissant de la femme, avec une augmentation de l’hypertension, du diabète et la prématurité“. 

 La Croix (Paola Pinto Gomes) 03/04/2013

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