Cellules souches : modélisation de la schizophrénie

Publié le 14 Avr, 2011

Des chercheurs de l’Institut Salk en Californie et du laboratoire Spring Harbor de New York ont reprogrammé des cellules de peau de patients schizophrènes en cellules iPS avant de les amener à se différencier en neurones : ils ont ainsi montré que les neurones "schizophréniques" ont pour caractéristique de développer bien moins de connexions entre eux que les neurones "normaux". Leur découverte a été publiée dans la revue Nature*.

Trouble de perception de la réalité, la schizophrénie touche 1% de la population et s’accompagne de désordres cognitifs et de dysfonctionnements comportementaux et sociaux plus ou moins importants. Les chercheurs ont pu obtenir des neurones spécifique de chaque patient atteint de schizophrénie à partir de leurs cellules de peau. Ils ont également produit, de la même manière, des neurones "témoins" de personnes en bonne santé. Ils ont ainsi pu les étudier in vitro, sans influence de l’environnement. Ils se sont aussi penchés sur le profil d’expression génique de ces neurones. Ils ont observé chez eux une expression altérée d’environ 600 gènes dont 25% sont impliqués dans la schizophrénie. Les chercheurs ont ainsi mis le doigt sur les mécanismes biologiques qui sous-tendent la maladie.

Le Pr. Fred Cage, qui a conduit ce travail, explique que "c’est la première fois qu’une maladie mentale complexe est modélisée dans les cellules humaines vivantes. Ce modèle nous permet non seulement d’examiner des neurones vivants de patients schizophrènes afin de mieux comprendre le mécanisme de la maladie, mais aussi de rechercher des médicaments qui pourraient être plus efficaces pour faire régresser l’affection". Ayant testé différents antipsychotiques sur les neurones, les chercheurs ont constaté que l’un d’entre eux, la loxapine, augmente la connectivité neuronale et améliore l’expression de nombreux gènes.

Ces neurones générés à partir de cellules iPS ont donc prouvé leur efficacité dans la modélisation de la maladie et le criblage pharmacologique à haut débit (pour tester des médicaments). Cela permet de mettre en oeuvre une médecine personnalisée. Ces travaux constituent une avancée importante pour la compréhension des maladies mentales et la recherche de traitements.

* Nature, "Modelling schizophrenia using human induced pluripotent stem cells", Kristen J. Brennand, Anthony Simone, Jessica Jou, Chelsea Gelboin-Burkhart, Ngoc Tran, Sarah Sangar, Yan Li, Yangling Mu, Gong Chen, Diana Yu, Shane McCarthy, Jonathan Sebat & Fred H. Gage, 13/04/11

Le Figaro (Martine Perez) 14/04/11 – Le Quotidien du médecin (Dr. Véronique Nguyen) 14/04/11 – Sciences et Avenir.fr 14/04/11

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