Le pari fou du Docteur Antinori

Publié le 7 Août, 2001

Le Docteur Severino Antinori, qui avait permis en 1994 à une romaine de 62 ans d’avoir un enfant, doit annoncer mardi 7 août à Washington le lancement du premier programme international de clonage humain à visée reproductrice. 200 couples de plusieurs pays se seraient déjà portés volontaires pour  des essais qui devraient débuter en novembre. Le médecin Italien se serait associé à une vingtaine de scientifiques pour former un consortium international. La technique consiste à prélever un ovule chez la femme, à enlever son noyau, donc son patrimoine génétique et à le remplacer par le noyau d’une cellule non sexuelle provenant de l’homme.

Un embryon est alors obtenu en éprouvette, puis il est implanté dans l’utérus de la mère. Le bébé ainsi obtenu serait alors le propre clone de son père, puisqu’ils auront le même patrimoine génétique. Outre la condamnation éthique dont elle fait l’objet – au nom du respect de la personne humaine – dans la plupart des pays industrialisés, cette technique soulève une série de graves questions quant à son innocuité. En effet avec le recul dont on dispose, et suite aux manipulations qui ont été faites chez l’animal, l’embryon ainsi obtenu pourrait induire une série d’anomalies  et de malformations. Cette pratique pourrait aussi être à l’origine d’une mortalité précoce. Par ailleurs, ce processus suppose de prélever un nombre très important d’ovocytes.

Tout cela ne fait pas reculer le médecin Italien, qui devant la condamnation unanime  du clonage humain reproductif a déclaré vouloir opérer sur un bateau situé dans les eaux internationales. Il lui sera en effet impossible d’opérer chez lui en Italie puisque le Conseil de l’ordre vient d’entamer une procédure disciplinaire. « Le docteur Antinori doit se rappeler que l’ordre des médecins a plusieurs fois réitéré qu’il respectait le protocole du Conseil européen interdisant la création d’un être humain génétiquement identique à un autre » a prévenu l’instance qui veille, en Italie, au respect du code de déontologie médicale et qui accuse le  professeur Antinori de « privilégier le folklore par rapport à la science ».

Libération 07/08/01-Le Monde 07/08/01- La Croix 07/08/01– Le Figaro 07/08/01- RTL infos 07/08/01- Le Nouvel Observateur 07/08/01 – Le Télégramme 0708/01

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