Laurent Degos, chef de service de l’hôpital Saint Louis et directeur de l’Institut universitaire d’hématologie, explique que la valeur de la vie humaine repose sur trois principes "éthiques" fondamentaux : finalité, dignité et gratuité. Or, trois courants interfèrent avec ces principes : la représentation biologique de l’être humain, l’utilitarisme médical et la course aux applications à finalité économique. L’homme y est déshumanisé, présenté comme "une simple mécanique", "un simple assemblage de produits (gènes ou cellules) qui s’achètent et qui se vendent".
L‘utilisation des embryons surnuméraires a été légitimée par le fait que ces embryons auraient plus d’humanité à servir pour la recherche médicale qu’à mourir. Mais selon quel principe on pourrait détruire la vie de l’homme pour sauver la vie de l’homme ? Quelle valeur humaine possède l’embryon ? "On ne peut classer l’humain dans une échelle d’humanité". Pour Laurent Degos, l’embryon n’est "pas tout à fait une personne, pas non plus une chose" et risque aujourd’hui de perdre toute valeur humaine.
La Croix (Laurent Degos) 01/04/03