Mères porteuses : ”ne légalisons pas la programmation de drames à venir”

Publié le 23 Juil, 2008

Le journal Libération revient sur la question des mères porteuses avec les analyses de Myriam Szejer, pédopsychiatre, psychanalyste et fondatrice de l’association La cause des bébés, et de Jean Pierre Winter, psychanalyste et président du Mouvement du coût freudien.

Myriam Szejer et Jean-Pierre Winter estiment que l’on considère trop vite que l’assistance médicale à la procréation est un progrès social. Cette question fait de ses adversaires, des réactionnaires et  de ses partisans, des hommes de progrès.  "Ce n’est pas parce que quelques-uns, étiquetés – à tort ou à raison – de droite, défendent une position que celle-ci ne relève que de leur morale ou de leurs choix politiques. Que toutes les religions, par exemple, interdisent de tuer n’autorise pas les non-religieux à légitimer le meurtre", soulignent-ils.

Pour les défenseurs de la gestation pour autrui (GPA), l’amour suffirait à éviter à l’enfant les séquelles de son mode de conception. On oublie que la prescription de la fécondation in vitro (FIV) nécessaire à la GPA équivaut à "une ordonnance d’abandon". Myriam Szejer et Jean-Pierre Winter rappellent l’importance du lien épigénétique sur le développement du fœtus ainsi que celui qui unit la mère et l’enfant. Tous les efforts des maternités pour rapprocher au maximum la mère et l’enfant dès la naissance atteste de l’importance de ce lien. "Le reproche fait à la médecine moderne de séparer le corps de l’esprit ne s’applique-t-il pas au militantisme pour les gestations pour autrui ?"

Or, avec la GPA, "on voudrait que cette séparation soit légalement programmée et non pas le résultat d’un drame de la vie, dont par l’adoption, la société tente de limiter les effets dévastateurs". Nous devons nous opposer à une pratique dont l’enfant est victime.

Le débat oppose l’intérêt de la mère à celui de l’enfant, et même à d’autres. Il faut, disent-ils, se préoccuper de l’avenir de tous les acteurs de la GPA : la mère, le bébé, mais aussi le conjoint de la gestatrice ou ses propres enfants. Toute la famille serait bousculée par un tel acte, tout comme le serait la société en raison de la transformation des lois de la filiation qui en découlerait. "Quand il avalise cette théorie qui sépare le corps de l’esprit, le corps social est responsable."

Libération (Myriam Szejer & Jean-Pierre Winter) 23/07/08

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