Vaccination obligatoire contre maladie sexuelle et cancer pour les filles ?

Publié le 22 Mai, 2007

Faut-il recommander ou imposer la vaccination contre le cancer du col de l’utérus pour les filles avant leur première relation sexuelle ? Cette question, posée à l’échelle de la planète, est une véritable "équation médicale, éthique et économique, à inconnues multiples".

Un seul vaccin est actuellement autorisé : le Gardasil. En neuf mois, l’Agence européenne du médicament a autorisé, en septembre 2006, la mise sur le marché d’un vaccin autour duquel de nombreuses questions restent en suspens dû au manque de recul dont dispose le fabricant. Si l’on sait déjà que ce vaccin ne protège pas de tous les types de cancers du col de l’utérus, on ignore tout de ses éventuels effets secondaires.

En France, le Conseil supérieur d’hygiène publique recommande de généraliser la vaccination des jeunes filles âgées de 14 ans "contre les infections virales sexuellement transmissibles dues à certains papillomavirus humaines, infections dont on sait qu’elles sont directement impliquées dans la genèse des lésions précancéreuses et cancéreuses du col de l’utérus". Début février, alors ministre de la Santé, Xavier Bertrand avait promis que le remboursement du vaccin serait mis en place avant la fin du mois de juin. Roselyne Bachelot, récemment nommée ministre de la Santé ne s’est pas encore prononcée sur ce sujet.

Aux Etats-Unis, depuis que le ministère de la Santé a, l’été dernier, recommandé la vaccination des préadolescentes contre le cancer du col de l’utérus, la polémique enfle. Des associations, parents et médecins, se mobilisent pour interdire une telle vaccination.

Pour l’heure, seule la Virginie a inscrit le vaccin dans la liste des pré requis à la scolarisation. Une vingtaine d’autres états étudieraient une mesure similaire. Le 16 ami dernier, le Congrès de l’Arizona a lui adopté un amendement interdisant de rendre cette vaccination obligatoire.

Pour la sénatrice républicaine Karen Johnson, "vacciner les filles contre quelque chose qui est lié à une maladie sexuellement transmissible renvoie un message totalement erroné aux enfants". "Ce n’est pas une maladie que les enfants attrapent en restant assis sur leurs bancs à l’école", résume la présidente de l’association qui soutient l’interdiction de la vaccination dans les écoles.

Des parents et des membres de la communauté médicale ont par ailleurs critiqué le lobbying intensif mené par le laboratoire Merck pour que les élus locaux imposent l’achat du vaccin qu’il est le seul à avoir commercialisé et ce pour 360 dollars. L’académie américaine de pédiatrie regrette, elle, la "précipitation" avec laquelle on a généralisé l’usage d’un vaccin qui n’a été mis en circulation qu’en juin 2006.

Premier à s’être prononcé en faveur de la généralisation obligatoire de la vaccination, le Michigan vient de revenir sur sa décision. Les parents seront informés des risques du papillomavirus et de l’existence du vaccin.

Le Monde (Jean-Yves Nau & Corine Lesnes) 22/05/07

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