Soins palliatifs et ”laissez mourir”

Publié le 25 Mar, 2008

Marie de Hennezel, psychologue, auteur du rapport "La France palliative" et grande spécialiste des soins palliatifs réagit dans Le Monde à tout ce qui a pu se dire sur la loi Leonetti. Elle dénonce les contre-vérités dites sur cette loi et sur les réponses que peuvent apporter les soins palliatifs dans les souffrances extrêmes.

Elle explique, comment en sa qualité de psychologue, elle a été témoin de "fins de vie extrêmement douloureuses, et de détresses aux limites du supportable", de situations similaires à celle de Chantal Sébire. Ces personnes, explique-t-elle, exprimaient le désir de mourir et Marie de Hennezel reconnaît avoir connu "le sentiment qu’il peut être plus humain d’accéder au vœu de mourir de celui ou de celle qui n’en peut plus". Mais, ajoute-t-elle "nous ne pouvions donner délibérément la mort à nos patients […] parce que notre mission était d’être plus le créatif possible pour trouver des solutions aux solutions les pires". Elle témoigne alors : "nous endormions la personne, grâce à une sédation contrôlée, et nous encouragions les proches à l’accompagner dans une veille pleine de douceur"."On sait que les paroles d’amour dites au mourant l’aident à partir" explique-t-elle. Quant à l’entourage, "leur deuil ensuite était marqué par l’apaisement et un sentiment d’accomplissement".

"Ce dont je témoigne là, n’a rien à voir avec l’acte de donner la mort. Même si la mort est au bout, il s’agit d’accompagner et de laisser mourir", explique-t-elle. Elle oppose cette mort douce à la violence et à la brutalité d’une injection létale que revendiquent les partisans de l’euthanasie.

Pour elle, la loi Leonetti, n’est pas suffisamment connue et encore moins appliquée. Dans son rapport "La France palliative" adressé à Roselyne Bachelot en septembre 2007, elle dénonçait "l’inégalité de la diffusion de la culture palliative dans notre pays" et le manque de moyens pour la mettre en place. Mais, rappelle-t-elle, ce rapport faisait aussi état "d’initiatives intéressantes dont on pourrait s’inspirer" et de propositions concrètes. Elle  conclut en rappelant que ces mesures "supposent la volonté politique de faire de cette pédagogie de la loi, une priorité."

Le Monde (Marie de Hennezel) 22/03/08

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