Commander le sexe de son bébé

Publié le 1 Mai, 2003

En septembre dernier, le Dr Frank Comhaire, andrologue à l’université de Gand (Belgique), annonçait qu’il avait une méthode permettant à un couple de choisir le sexe de son enfant moyennant une somme de 6 300 €. Ce mois-ci il annonce la première naissance d’un enfant issu de cette technique, naissance qui a eu lieu en février dans le sud de l’Europe. C’est une petite fille. Trois autres femmes européennes seraient enceintes selon cette méthode.

Un tri des chromosomes

Développée il y  a une dizaine d’années par le ministère américain de l’Agriculture pour sélectionner les animaux selon leur sexe, cette technique a été baptisée MicroSort. Elle a été adaptée à l’homme en 1998 par des chercheurs travaillant pour le compte de l’Institut de génétique et de fécondation in vitro, en Virginie. Elle a ensuite fait l’objet d’essais cliniques sous le contrôle de la Food and Drug administration, avec le concours de nombreux médecins américains, canadiens et belges.

 

La méthode consiste à trier les spermatozoïdes en repérant ceux porteurs de chromosome X (féminin) et ceux porteurs de chromosome Y (masculin). L’équipe utilise un laser qui est capable de différencier ces deux types de chromosome afin de les répartir dans deux tubes. Ensuite, le sperme ainsi obtenu et “enrichi” est inséminé dans le ventre de la mère ou fertilisé in vitro.

 

Une technique à l’essai

La méthode a une efficacité limitée, puisque l’éradication des spermatozoïdes indésirables est particulièrement difficile à opérer. La technique a été testée sur un millier de couples aux Etats-Unis et a donné naissance à 400 enfants. Les chances de réussite seraient donc de 88% pour une fille et de 73% pour un garçon. Pour prouver sa fiabilité il est prévu de la tester encore sur 3 500 couples.
 

Vers l’équilibre familial  ?

En France, la sélection du sexe d’un embryon est possible pour éviter une maladie génétique grave, comme la myopathie de Duchenne ou la maladie de l’X fragile, etc.

Les lois de bioéthique de 1994 n’autorisent pas le choix du sexe de son enfant pour d’autres motifs.

De même en Belgique, l’article 5 de la loi relative à la recherche sur les embryons in vitro interdit les recherches ou les traitements permettant de sélectionner un embryon sauf s’il s’agit d’éviter une maladie génétique grave. Mais le professeur Comhaire ne se considère pas dans l’illégalité estimant qu’il n’entre pas dans le champ de la loi qui réglemente la seule manipulation d’embryons in vitro. “Nous, nous pratiquons la sélection de spermatozoïdes, avant même toute formation d’embryons.” Il bénéficie d’un vide juridique que doit prochainement combler un projet de loi à l’étude.

 

Le comité de bioéthique belge est partagé sur cette question de sélection sexuelle des embryons. Certains n’étant pas opposés au principe du “family-balancing” c’est à dire la possibilité pour un couple de choisir le sexe de son enfant afin de rééquilibrer le nombre de filles ou de garçons dans la fratrie…

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