Qu’ils soient pour ou contre l’IVG, 85% des médecins irlandais estiment que « l’avortement médicamenteux ne fait pas partie de la pratique générale de routine ». Banaliser l’avortement en l’assimilant « à la prise en charge de l’asthme, des maladies cardiaques ou du diabète », serait faire « preuve d’hypocrisie » et d’« un manque de respect envers les femmes ».
Pour le Dr Maitiu O Tuathail, président de l’Association nationale des médecins généralistes d’Irlande, l’avortement ce n’est pas que la simple prescription d’un cachet, il existe des risques réels de complications, des contre-indications, des effets secondaires des médicaments qui sont loin d’être anidins et qu’il faut prendre en compte. De plus «ce sont des moments très durs émotionnellement pour les patientes », souligne le médecin qui, à titre personnel, précise qu’il est disposé à proposer l’avortement.
Aussi, lors de sa réunion générale de samedi dernier, l’Association nationale des médecins généralistes, a décidé à l’unanimité que l’avortement devait être proposé selon un système « opt-in », c’est-à-dire seulement par les médecins volontaires. Un fonctionnement déjà utilisé pour certaines spécialités assurées par des médecins dédiés et spécialement formés, dont l’ensemble des généralistes sont exclus (cf. Avortement en Irlande : les médecins demandent à inscrire leur droit à l’objection de conscience dans le projet de loi ).
Leo Varadkar, le premier ministre irlandais, a déclaré que les médecins, les infirmières et les sages-femmes verraient leur droit à l’objection de conscience inscrit dans le projet de loi. Il a cependant aussi affirmé que les institutions n’auraient pas ce droit. Les hôpitaux catholiques seront donc contraints par la loi de réaliser des avortements : « Cette législation permettra aux individus de se retirer en fonction de leur conscience ou de leurs convictions religieuses, mais ne permettra pas aux institutions de le faire ».
Le projet de loi prévoit la possibilité d’avorter jusqu’à 12 semaines après un délai de réflexion, et jusqu’à 24 semaines « dans les cas extrêmes » (cf. Référendum en Irlande : le gouvernement propose 21 clauses pour réguler l’avortement).
Pour aller plus loin :
Référendum en Irlande : le gouvernement propose 21 clauses pour réguler l’avortement
BBC (12/06/2018) ; The Journal (13/06/2018)