Le jour du vote de la proposition de loi sur l’euthanasie, mardi 25 janvier 2011, 700 manifestants ont dénoncé avec l’Alliance pour les droits de la vie (ADV) les dérives d’une légalisation de l’euthanasie. Alors que la pétition "Stop à l’euthanasie" lancée par l’ADV avait recueilli plus de 55 000 signataires, les 700 manifestants réunis place Paul Claudel ont effectué un happening saisissant. Certains, habillés de sacs blancs et d’autres, en tenues "vert hôpital", ont commencé à danser sur la place jusqu’à ce qu’une déchirure sonore fige la foule. Les "soignants" se transforment alors en euthanasieurs qui commencent leur besogne par des personnes âgées ou handicapées. Sous des cris lugubres de corbeaux, les euthanasieurs parcourent toute la place, laissant derrière eux 700 gisants immobiles sous leur linceul. La mort apparaît et danse sa pantomime sur une musique de Klaus Nomi.
Les militants de l’ADV ont voulu signifier, par cette euthanasie collective, qu’ "à partir des personnes les plus fragiles, c’est toute la société qui est concernée". La culture de l’euthanasie renverse la culture médicale . L’ADV revendique une "culture de la vulnérabilité" reconnaissant la "pleine humanité de toute personne, quel que soit son état de santé ou son âge, et son droit à être traitée avec d’autant plus de respect qu’elle peut se sentir menacée". Maryannick Pavageau, atteinte d’un locked-in syndrome, a plaidé pour les personnes très dépendantes. Plutôt que de leur montrer la sortie, l’exigence est dans l’accueil de la différence et dans la solidarité nationale. Il ne faut jamais céder à la tentation de croire ou faire croire qu’une personne pourrait être devenue superflue ou "de trop".
Zenit 25/01/11