Tout en soulignant la perversité d’une telle entreprise, refus de patients à risques ou déclarations de données inexactes, la Haute Autorité des Santé (HAS) propose de juger de la qualité des soins en France en demandant à chaque établissement de santé de publier des taux de mortalité[1].
Et pour éviter de « comparer des taux de mortalité d’hôpitaux et de cliniques prenant en charge des patients dans des états graves avec des établissements ne prenant aucun risque », la méthode d’évaluation retenue par l’autorité sanitaire doit mesurer « la mortalité par pathologie ou par acte réalisé ». Les résultats seront communiqués préalablement aux établissements avant d’être diffusés auprès du grand public.
Dès 2018, la HAS a informé qu’elle se lancerait « dans le recueil des données sur l’infarctus du myocarde pour la production d’un indicateur de mortalité par établissement ».
Si la pratique interroge quant à la fiabilité des données recueillies alors que l’Agence elle-même explique les « seules sources disponibles à ce jour pour calculer des taux de mortalité (…) ne sont pas totalement adaptées », elle provoque une autre question : qui saura dire si l’utilisation de cet indicateur aura un impact sur les pratiques et l’accompagnement des patients en fin de vie ?