Dans le quotidien Le Monde, Jean-Yves Nau revient sur l’autorisation donnée à Ian Wilmut de créer des embryons humains par clonage à des fins de recherche (cf. i4593&dateyear=200502).
Le Pr Wilmut et son équipe du Roslin Institute d’Edimbourg espèrent à partir des cellules d’embryons clonés mener des recherches sur le traitement des maladies neurodégénératives. Selon les biologistes, les cellules d’embryons clonés se grefferont plus facilement, que les cellules d’embryons issus de la fécondation in vitro, sur les organismes dont le noyau cellulaire a été utilisé lors du clonage.
Jean-Yves Nau rappelle cependant que "d’un strict point de vue scientifique, la question est loin d’être tranchée". Pour certains chercheurs et biologistes, de telles recherches sont prématurées, pour d’autres, comme le Pr Axel Kahn, elles vont faciliter la mise au point de techniques ouvrant à la création d’enfant cloné (clonage reproductif).
Le Pr Marc Peschanski, interrogé à ce sujet, se réjouit de ces recherches sur les cellules souches embryonnaires humaines et en attend beaucoup. Il considère que le refus des pays d’autoriser une telle recherche est "minoritaire et apparaît comme le combat d’arrière garde de forces particulièrement réactionnaires"*.
[* NDLR : affirmation étonnante alors même qu’au cours du débat à l’ONU sur la convention internationale contre le clonage, 60 pays ont soutenu l’interdiction de toute forme de clonage (à des fins de reproduction et de recherche) et seulement 20 souhaitaient laisser la possibilité pour chaque état d’autoriser le clonage de recherche, dit thérapeutique.]
Jean-Yves Nau constatant que l’expérience du clonage par transfert nucléaire sur l’animal est "loin d’être une technique maîtrisée, générateur de processus pathologiques à la fois nombreux et fréquents", interroge : "comment, dès lors, imaginer que le moment est venu de passer aux premières étapes de l’expérimentation humaine ?.
Le Monde (Jean-Yves Nau) 11/02/05