Après 2 jours et demi de procès, le jury a condamné Anne L. qui avait noyé son fils autiste de 10 ans, à trois ans de prison avec sursis. Il a suivi l’avis de l’avocat général Michel Belin qui avait demandé aux jurés “une peine de prison de principe qui ne soit pas dérisoire, mais assortissez-la du sursis, afin que cette peine soit bienveillante“.
En dépit de la compassion qu’elle engendre, cette condamnation de ce qui reste un meurtre, permet de mettre en exergue les paroles de l’avocat général : “la vie de l’autiste vaut d’être vécue”.
L’avocat de Mme Pasquiou, Maître Pierre Abegg avait dénoncé quant à lui “la faillite de cette société” face à l’autisme et “la défaillance criminelle, coupable des institutions dans leur rapport aux parents“.
En conclusion, le président Jean-Luc Buckel a tenu exceptionnellement à commenter la décision en s’adressant à l’accusée : “La cour et les jurés ne peuvent excuser le geste grave que vous avez commis (…) mais ils ont compris les circonstances dans lesquelles vous avez été amenée à commettre ce meurtre. Nous n’avons pas le pouvoir de vous pardonner. Mais je suis intimement convaincu que vous ne pourrez vous reconstruire que si, vous même, vous vous pardonnez.”
Mars 2001