Ventres à louer, Une critique féministe de la GPA – Coordonné par Ana-Luana Stoicea-Deram et Marie-Josèphe Devillers

Publié le 8 Juil, 2022

Ventres à louer est un recueil de textes, originaux ou parfois déjà publiés, militants et souvent violents. La violence de la GPA, pratique d’exploitation de la femme, se traduit en termes forts : « prostitution procréative », « exploitation reproductive », « biocolonialisme ». Une seule solution s’impose : l’abolition de la pratique comme le réclame le projet de convention qui vient conclure l’ouvrage.

La violence vis-à-vis de l’enfant, devenu un objet de contrat et séparé de sa mère à la naissance, n’est pas occultée. Ni l’eugénisme banalisé par les commanditaires qui exigent un enfant en « parfaite santé ». Au contraire. Même si – féminisme oblige – le livre n’est pas exempt de paradoxes. Ainsi, au fil des pages, le lien entre la mère et l’enfant qui grandit en son sein est souligné, sans que jamais ne soit remis en cause l’avortement. Les auteurs vont jusqu’à déplorer une « confusion » entre embryon et enfant opérée par les promoteurs de la GPA. L’avortement ne serait finalement contestable que lorsque les commanditaires l’exigent.

Avortement, patriarcat, « préjugés sexistes » invoqués pour dénoncer ce que d’autres reconnaissent comme des qualités de la femme, telles que l’altruisme, Ventres à louer n’évite pas les mantras habituels du féminisme. Mais l’ouvrage mérite qu’on s’y plonge.

On soulignera la contribution de Gena Corea qui introduit la notion de « junk liberty » quand certains invoquent le consentement des mères porteuses à la pratique. Ou encore celle de Silvia Guerini qui replace la pratique de la GPA dans une perspective générale de contrôle du vivant, jusqu’au transhumanisme. Les charges les plus marquantes viendront aussi des hommes. Rares auteurs dans cet ouvrage. Ainsi Gary Powell, « ardent défenseur des droits des homosexuels au Royaume-Uni » s’insurge contre ce « tourisme reproductif » qui « délocalise une activité criminelle ».

Une mention toute particulière doit être attribuée à Olivier Manceron qui écrit le témoignage d’un homme ayant grandi élevé par deux hommes. Loin de la coutumière unanimité médiatique et larmoyante qui finalement ne laisse la parole qu’aux commanditaires, ces pages ne laissent pas indemne. Le témoignage se meut en hommage bouleversant à la future mère de son enfant. Et à la sienne ?

Editions : L’échappée

Nombre de pages : 320

Date de parution : 18/02/2022

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