Une courte publicité produite par Doritos et diffusée pendant le très médiatique Superbowl a suscité de vives réactions de la part de la NARAL[1]. Pendant une échographie, le bébé affiché à l’écran se déplace au rythme des mouvements de la chips que tient son père. Il décide même de naître quand sa mère excédée jette la chips à travers la pièce.
La NARAL a directement dénoncé cette publicité comme étant une « tactique anti-choix d’humanisation du fœtus ».
Dans l’autre camp, des voix se sont levées pour défendre la « mignonne » publicité, quoiqu’un peu « exagérée ». C’est le cas par exemple de Robert George, professeur à Princeton : « Dans la mesure où le fœtus de la vidéo était, d’après l’opinion générale, un fœtus humain, la progéniture de parents humains, et non un fœtus bovin, canin ou félin, il n’est pas aisé de comprendre pourquoi l’entreprise de chips est taxée d’humanisation ».
Mgr Robert Barron, évêque auxiliaire de l’archidiocèse de Los Angeles, a quant à lui alerté sur une résurgence du volontarisme. Alors qu’« il est établi depuis longtemps que même un ovule fécondée possède déjà pleinement un ADN humain distinct de celui de ses parents » dit-il, « selon la NARAL, l’enfant dans l’utérus ne doit pas être humanisé, de peur que le droit absolu d’assassiner cet enfant à n’importe quel stade de son développement prénatal ne soit nié ». Une position philosophique où la primauté de la volonté « sous-tend en grande partie notre débat autour des questions morales » aujourd’hui.
Mgr Barron a insisté sur l’incohérence du lobby : « S’il est stupide de dire que 2 et 2 pourraient faire 5, il est tout aussi stupide de dire que l’enfant dans l’utérus est tout sauf humain ».
[1] Ligue d’Action Nationale pour les Droits relatifs à l’Avortement.
Zenit (12/02/2016), Agenda Europe (11/02/2016)