Des singes ont recouvré le contrôle de leur jambe paralysée grâce à une interface sans fil entre le cerveau et la moelle épinière. Il s’agit d’une « neuroprothèse » développée par un consortium international mené par l’Ecole Polytechnique de Lausanne (EPFL) en Suisse. Les résultats de leur validation expérimentale chez l’animal ont été publiés hier dans la revue Nature. Un essai clinique a déjà débuté à l’hôpital universitaire de Lausanne afin de tester les effets thérapeutiques de cette neuroprothèse chez des patients souffrant de lésions de la moelle épinière. Il est dirigé par le Professeur Jocelyne Bloch, neurochirurgienne.
Le système de neuroprothèse agit « comme un pont sans fil entre le cerveau et les centres de la marche situés dans la moelle épinière, court-circuitant ainsi la lésion ». L’interface est constituée d’un implant cérébral (une puce placée sur le cortex moteur), d’un système d’enregistrement, d’un ordinateur, d’un stimulateur implantable et d’un implant spinal (seize électrodes placées chirurgicalement à des endroits précis sur la partie dorsale de la moelle épinière lombaire).
« C’est la première fois qu’une neurotechnologie restaure la locomotion chez des primates, mais il reste beaucoup de défis devant nous et il faudra peut-être plusieurs années avant que tous les composants de cette intervention aient pu être testés sur des humains », commente le neuroscientifique Grégoire Courtine, qui a conduit la collaboration.
Jean-Yves Nau (10/11/2016); Psychomedia (9/11/2016)