Une gynécologue devant le Conseil de l’Ordre pour sa prise en charge d’un jeune homme

Publié le 26 Oct, 2021

Une gynécologue de Rennes, le « docteur M. », a été mise en cause par le Conseil de l’Ordre des médecins (CNOM) pour sa prise en charge en 2018 d’un homme à l’état civil souhaitant se voir prescrire « une hormonothérapie féminisante ».

Le médecin lui prescrit « des patchs oestrogéniques et un progestatif per os ». « S’interrogeant » sur la prise en charge de son enfant âgé de 20 ans, la mère du patient contacte le CNOM qui convoque le médecin fin novembre 2018. L’Ordre des médecins lui demande « de justifier sa prescription médicale » et porte plainte pour « manquement à la déontologie médicale » (cf. Dysphorie de genre : « primum non nocere »).

Trois manquements à la déontologie

Trois points sont soulevés par le Conseil de l’Ordre. La patientèle « constituée d’hommes » de cette gynécologue est « en contradiction avec ses engagements de gynécologue ». Le deuxième reproche porte sur la prescription d’une hormonothérapie. « En prescrivant des traitements relevant de la compétence des spécialistes en endocrinologie et maladies métaboliques, ce médecin n’a pas respecté son engagement d’exercer exclusivement la spécialité de gynécologie-obstétrique », explique le CNOM. Enfin, il « reproche à la praticienne de ne pas avoir respecté les recommandations de la HAS, datées de 2009, sur la prise en charge des patients trans, imposant notamment une visite préalable chez un psychiatre et une décision “collégiale » (cf. Dysphorie de genre : un hôpital abandonne le traitement hormonal chez les mineurs, jugé « expérimental »).

Un simple avertissement

En octobre 2021, la chambre disciplinaire de Bretagne rend son verdict et « donne raison » au docteur M. qui considère ces recommandations « caduques ». Mais donne toutefois un « avertissement » au médecin pour « avoir entamé la prescription d’une hormonothérapie dès la première consultation » avec son patient, « sans lui accorder de délais de réflexion ». Une décision contre laquelle le docteur M. a décidé de faire appel.

En octobre 2020, un psychiatre avait été interdit d’exercice pour une durée d’un mois dans une « affaire similaire ».

 

Source : Le Quotidien du Médecin, Léa Galanopoulo (25/10/2021) – Photo : iStock

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