Dysphorie de genre : un hôpital abandonne le traitement hormonal chez les mineurs, jugé « expérimental »

Publié le 25 Mai, 2021

En Suède, l’hôpital Karolinska a déclaré mettre fin à la pratique consistant à prescrire des bloqueurs de puberté et des hormones correspondant au sexe opposé aux patients de moins de 18 ans souffrant de dysphorie de genre (cf. Dysphorie de genre chez les enfants : quelles réponses ?). Cette nouvelle politique est mise en œuvre à l’hôpital pour enfants Astrid Lindgren (ALB) depuis le mois de mai.

Un protocole controversé

Selon le « protocole néerlandais », les patients mineurs sont traités avec des bloqueurs de puberté à l’âge de 12 ans et, « dans certaines interprétations, dès qu’ils atteignent le stade 2 de la puberté de Tanner, ce qui peut se produire à l’âge de 8 ans chez les filles ». Ils reçoivent ensuite des hormones du sexe opposé à l’âge de 16 ans. Pour l’hôpital Karolinska, ce protocole est « expérimental », et ne doit donc pas être utilisé de façon systématique « en dehors du cadre de la recherche ». Seuls les traitements hormonaux effectués dans le cadre d’une recherche approuvée par le comité d’éthique suédois pourront désormais être mis en œuvre.

La décision de l’hôpital se fonde notamment sur le rapport britannique du National Institute for Health and Care Excellence qui a jugé le rapport bénéfices/risques de ce traitement « très incertain », ainsi que sur une étude menée en Suède en 2019 ayant révélé « un manque de fondements pour les traitements médicaux, et un manque d’explication pour la forte augmentation du nombre d’adolescents présentant une dysphorie de genre ces dernières années ».

Des politiques contrastées

En juin 2020, la Finlande a changé sa politique de traitement des mineurs souffrant de dysphorie de genre, « en donnant la priorité aux interventions et au soutien psychologiques par rapport aux interventions médicales ». A l’inverse, au Canada, le projet de loi C-6 vise « à criminaliser les modalités de traitement psychologique ». Aux Etats-Unis, des Etats ont interdit les traitements médicaux chez les mineurs (cf. Arkansas : vers l’interdiction des transitions de genre pour les mineurs ? ; Le Tennessee interdit les transitions de genre pour les mineurs), quand d’autres ont adopté des lois « rendant obligatoire la couverture par les assurances publiques et privées d’un large éventail d’interventions médicales et chirurgicales d'”affirmation du genre” », « indépendamment de l’âge ou de l’état de santé mentale du patient ».

 

Source : SEGM (05/05/2021) – Photo : iStock

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