Une étude sur les enfants nés par insémination artificielle

Publié le 5 Avr, 2006

Les Cecos (Centre d’étude et de conservation des oeufs et du sperme humain) ont été créés il y a une trentaine d’années. Le journal Libération revient sur le parcours d’enfants, nés à la suite d’un don de sperme, et aujourd’hui devenus adultes.

Jean-Loup Clément, psychologue clinicien au Cecos de Lyon depuis 1978, a rencontré de nombreux parents qui souhaitaient une insémination artificielle. Il s’est toujours interrogé sur la manière dont ces hommes et ces femmes raconteraient cette histoire à leurs enfants.

Il estime à 50 000, le nombre d’enfants conçus par insémination artificielle avec donneur. En France, les enfants nés par insémination artificielle avec donneur (IAD) ne peuvent retrouver la trace de l’homme à l’origine du don de sperme.

Jean-Loup Clément a interrogé 21 personnes de 18 à 40 ans qui ont été conçues par insémination artificielle avec donneur. Toutes ont affirmé qu’elles auraient aimé l’apprendre le plus tôt possible : "ceux qui l’ont toujours su […] n’ont rencontré aucune difficulté particulière liée à l’IAD. Il évoque notamment un jeune homme de 18 ans qui a toujours su qu’il avait été conçu grâce à des "paillettes". En revanche "ceux à qui leurs parents en ont parlé tard, parfois même après la mort du père, ou dans les périodes de tension, lors d’une séparation par exemple, l’ont vécu plus difficilement". "Lorsque la révélation est tardive, lorsque la honte ou la culpabilité poursuit encore les parents, les enfants ont du mal à accueillir le récit de leurs origines " explique-t-il. Il raconte ainsi l’histoire de cette jeune fille qui a été informée à 27 ans, par sa mère en larmes de la façon dont elle avait été conçue et qui affirmait avoir eu enfant le sentiment qu’elle "n’avait rien à voir avec son père".

En Suède et en Grande Bretagne, les enfants conçus par IAD peuvent connaître l’identité du donneur de sperme, solution qui ne semble pas tenter les personnes rencontrées par Jean-Loup Clément : "leur père, c’est leur père. Ils n’accordent l’image symbolique de père qu’à l’homme qui les a désirés, fait la demande d’IAD au médecin, puis les a élevés", conclut-il.

Libération (Anne Chemin) 05/04/06 – Le Temps (Anna Lietti) 10/04/06

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