Selon les organisateurs de l’ONG "Women on waves", "un ‘navire pour l’avortement’ néerlandais a pour la première fois mis le cap sur un pays musulman, le Maroc, pour offrir des conditions sanitaires améliorées à cette pratique illégale mais très répandue dans le royaume". L’AFP précise que "l’ONG a assuré ‘être en mesure de fournir aux femmes des avortements médicaux légaux en vertu du droit néerlandais, en naviguant dans les eaux internationales’".
Actuellement, au Maroc, selon des estimations, "l’avortement […] est pratiqué par 600 à 800 femmes par jour" et selon la fondatrice de l’ONG, Rebecca Gomberts, "78 femmes meurent chaque année au Maroc des suites d’un avortement clandestin".
Interrogée par l’AFP sur les motifs de cette initiative, la fondatrice "a précisé que son ONG répondait à l’invitation d’un collectif marocain, le Mouvement alternatif pour les libertés individuelles (Mali)" et a ajouté qu’ils "espér[aient] pou[voir] rester jusqu’à une semaine".
Dans son édition du lundi 1er octobre, "le quotidien arabophone At-Tajdid, proche du PJD, le parti islamiste au pouvoir, s’est interrogé […] sur l’attitude qu’adoptera le gouvernement à l’égard de cette initiative". Interviewé sur les éventuelles réactions du gouvernement, un membre du collectif Mali, Ibtissame Betty, a précisé à l’AFP que "jusque-là, nous n’avons pas rencontré de problème". "Pour sa part, Mme Gomperts a jugé cette ‘réaction difficile à prévoir’ [ajoutant :] ‘j’imagine que cela peut être perçu comme une provocation par certains groupes religieux. Mais c’est de la santé des femmes dont il s’agit. Cela n’a rien à voir avec la religion’ ".
Ces dernières années, l’AFP précise que l’ONG "a mené […] des actions similaires au large de l’Irlande, de la Pologne, du Portugal et de l’Espagne".
AFP 01/10/12 – Libération.fr 01/10/12