En 1991, sept mois après leur mariage, le mari de Maria B.L. est victime d’un accident de moto. Depuis cet accident, il est toujours dans le coma. En mars dernier, sa femme espagnole âgée de 34 ans, demande une autorisation judiciaire pour recourir à une insémination artificielle pour avoir un enfant de lui. Elle explique “pour moi, cela n’a rien de morbide. Je ne veux pas avoir d’enfant avec une autre personne (…). Il ne me parle pas, certes, mais il est vivant, il me connaît. Il n’y a aucun doute qu’il approuverait ma démarche“.
Début juillet, la justice a rejeté sa requête, le juge s’étant opposé à la donation de sperme. Pour José Maria Miquel Gonzalez, professeur de droit civil à l’université autonome de Madrid “la décision d’un enfant ne peut être unilatéral“. Fernando Savater, professeur d’éthique et philosophe renchérit “en dépit du drame humain, je suis contre une opération qui, dans la pratique, va donner naissance à un orphelin“. Mais cet avis n’est pas partagé par tous : “on a la possibilité technique de donner la vie à un enfant désiré. Ce serait dommage de s’en priver” argumente-t-on au département de génétique de l’université Complutense à Madrid.
Par ailleurs, en Grande Bretagne, une veuve qui avait obtenu le droit en 1997 d’avoir un bébé de son mari décédé a donné hier naissance à un deuxième fils, conçu également avec le sperme congelé du père.
Libération (François Musseau) 18/07/02