Une équipe de la Medical University of Vienna dirigée par le généticien Markus Hengstschläger a mis en œuvre des « embryons de synthèse » pour modéliser les premiers stades du développement embryonnaire et pour caractériser la membrane qui entoure l’embryon. Ces résultats constituent « la base d’une recherche plus approfondie visant à mieux comprendre les causes d’un développement embryonnaire anormal », considère-t-il. Ils ont été publiés dans la revue Developmental Cell [1].
Dans leur étude, les chercheurs ont réussi à montrer que l’« embryon de synthèse » « produit lui-même » la membrane basale qui entoure l’embryon en développement, sans laquelle il ne peut pas survivre. Cette membrane donne à l’embryon sa forme et sa stabilité. Elle est responsable de la spécification et de l’organisation des cellules de l’embryon et lui permet de « croître de manière contrôlée ».
Les scientifiques ont en outre identifié Oct4, comme étant un gène « fortement impliqué » dans la formation et le développement de cette membrane basale, attribuant à ce facteur de transcription une fonction jusqu’alors non décrite.
NDLR : Pour leurs travaux, les chercheurs ont utilisé des cellules souches embryonnaires humaines. L’utilisation de ces cellules prélevées sur des embryons « surnuméraires » issus de fécondation in vitro, conduit à la destruction des embryons dont elles sont issues. Cette étude fait partie des travaux mettant en œuvre des « embryons de synthèse », aussi appelés « modèles embryonnaires » par les chercheurs, que les scientifiques développent afin de passer outre la réglementation en matière de recherche sur l’embryon (cf. « Embryons de synthèse » humains : les annonces se multiplient ; Embryoïdes : l’ABM propose une « troisième voie » pour « encadrer » les recherches).
[1] Rosner, M., et al. (2024) Oct4 controls basement membrane development during human embryogenesis. Developmental Cell. doi.org/10.1016/j.devcel.2024.03.007.
Source : News medical, Medical University of Vienna (05/04/2024) – Photo : iStock