En Californie, une équipe de chercheurs de San Francisco a « mis au point un algorithme capable d’interpréter les signaux d’électroencéphalogrammes pour les transformer en phrases ». L’étude, publiée dans la revue Nature Neurosciences a été menée auprès de quatre femmes épileptiques, chacune ayant « un réseau de 250 électrodes implantées dans le cortex périsylvien ». Les scientifiques ont mesuré l’activité cérébrale de ces patientes qui lisaient plusieurs séries de phrases à haute voix « pendant que les électrodes enregistraient leurs émissions cérébrales ». L’algorithme transformait ensuite « ces signaux en phrases ».
Pour l’une des patientes, sur 250 de mots de vocabulaire, la technique, qui « recourt à des réseaux de neurones artificiels aux connections obtenues par apprentissage », a montré un taux d’erreur de seulement de 3%. Cet écart faible est cependant à rapprocher des 250 mots de vocabulaire utilisés pour l’expérience – bien moins que les centaines de milliers que la plupart des humains sont capables de reconnaître – et du nombre limité de phrases qui ont fait l’objet du test. Les chercheurs suggèrent cependant que ce pourrait être suffisant pour une personne qui ne peut prononcer aucun mot.
Le dispositif, qui ne décode que la « parole imaginée », pourrait être utile aux personnes ayant perdu l’usage de la parole. Par ailleurs, les chercheurs ont montré qu’un « réseau de neurones préentrainé de la sorte peut améliorer les performances de décodage sur une personne s’étant moins entrainée ».
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Le Monde (31/03/2020) – Furura Tech, Edouard Back (31/03/2020) – Medical Press (31/03/2020)