Le Monde revient sur l’étude publiée par la Direction générale de l’Inserm sur le dépistage prénatal de la trisomie 21, selon laquelle il existerait des “inégalités” dans l’accès à ce dépistage (cf. synthèse de presse du 23/01/07).
D‘après l’Inserm, “la France se caractérise par une politique de dépistage très active des anomalies congénitales par rapport à d’autres pays” en offrant “un large accès au dépistage de la trisomie 21“. En 2004, pour 750 000 naissances, 630 000 femmes ont eu recours à un premier dépistage (dosage de certains marqueurs présents dans le sang). A la suite de ce test, 36 000 amniocentèses ont été pratiquées. “Faute de registre national, on ignore toutefois combien de naissances d’enfants trisomiques ont de la sorte été prévenues“, précise Le Monde.
L‘étude révèle des “disparités socio-économiques (…) dans la répartition des naissances d’enfants trisomiques“. Le nombre de naissances d’enfants trisomiques est deux fois plus élevé chez les femmes sans profession que chez celles appartenant à des catégories socioprofessionnelles supérieures. Pour les chercheurs, l’objectif à atteindre est “d’atténuer ces différences“.
Le quotidien précise que “le sujet est toutefois assez complexe” et que les chiffres mettent en avant un phénomène rarement évoqué. 5.5% des femmes se sachant enceinte d’un enfant atteint de trisomie 21 ont choisi de ne pas avorter. Sur ces 5.5%, 11% étaient des femmes n’ayant pas d’activité professionnelle et entre 15% et 21% des femmes d’origine africaine. Le journaliste suggère qu’il y a peut-être d’autres raisons à la disparité de ces naissances que l’inégalité du suivi de la grossesse…
[NDLR : Est-il utile de rappeler que parler de “naissances prévenues“, c’est parler de l’avortement des enfants trisomiques ?]
Le Monde (Jean-Yves Nau) 31/01/07