Des neuroscientifiques de l’Université de Genève (UNIGE) sont parvenus à « transmettre au cerveau la perception sensorielle d’un membre artificiel », rendant le trafic « bidirectionnel » entre le cerveau et la machine. Les expériences ont été menées chez la souris.
Aujourd’hui, en cas de paralysie ou d’amputation, l’usage de neuroprothèse, membre bionique actionné par l’activité cérébrale, permet de retrouver une certaine mobilité. Toutefois « le flux entre le cerveau et un membre bionique ne se fait que dans un seul sens » : l’activité des neurones est traduite en commandes, qui permettent le mouvement du membre robotique. Ce système « manque cruellement de précision ». Les chercheurs ont donc tenté de « transmettre au cerveau cette sensation manquante par stimulation neuronale » : une opération réussie, qui ne nécessite qu’un bref apprentissage. Cette nouvelle interface cerveau-machine optique peut donc à la fois « lire l’activité neuronale, la traduire en mouvement robotique et réinjecter un retour d’informations sensorielles de ce mouvement dans le cerveau ». L’apprentissage est rapide car de fait, « sentir nos membres se fait sans réflexion et concerne les mécanismes de base des circuits neuronaux ».
Les chercheurs sont plein d’espoir : « Ce type d’interface pourrait permettre dans le futur de faire bouger un bras bionique plus rapidement, sentir l’objet touché ou percevoir la pression nécessaire pour l’empoigner ». Ils travaillent désormais à « construire un retour sensoriel encore plus efficace ».
UNIGE (22/02/2017)