Ces dernières semaines à Taiwan, les médias ont révélé plusieurs affaires de couples ayant fait appel à des mères porteuses pour avoir des enfants. Les cas de deux Taiwanais fortunés ayant fait venir des femmes d’Ouzbékistan pour porter leurs enfants après une fécondation in vitro ont notamment été décrits par la presse. La législation taiwanaise interdit la gestation par autrui (GPA), mais des cercles médicaux réclament une évolution en faveur de la légalisation de la GPA.
Cela fait plusieurs années que des pressions s’exercent à ce sujet : en 1998 déjà, le ministère de la Santé avait proposé un texte en vue d’une légalisation de la pratique, mais il fut rejeté en 2000. Le ministère a avancé un nouveau texte en 2004 mais sans succès : en 2007, la "loi sur la procréation artificielle", votée par le Yuan législatif, a banni la création d’embryons pour la recherche, le commerce des embryons et des gamètes ainsi que la sélection des enfants à naître selon leur sexe. La loi interdisait ainsi implicitement la GPA, bien que sans la nommer.
Malgré son illégalité, la pratique existe à Taiwan et des agences proposent des mères porteuses sur Internet. Les catholiques taiwanais ont demandé aux autorités de ne pas légiférer dans le sens d’une autorisation de la GPA, affirmant que celle-ci "est contraire à la morale familiale, nie la dignité humaine et bafoue les devoirs liés à la maternité". Selon Claire Fu Wen-ling, chercheuse au Centre de recherche en éthique de la vie, l’opinion publique s’oppose globalement à la GPA. Plusieurs milieux féministes la réprouvent y voyant "une pratique instrumentalisant la femme". Mais sous la poussée d’un lobby médical favorable à la légalisation des mères porteuses, le ministère de la Santé serait en train de préparer une nouvelle loi.
En Asie, la GPA s’étend en Chine ainsi qu’en Inde, devenue "une destination bon marché" pour les couples n’arrivant pas à avoir un enfant (Cf. Synthèse de presse du 29/06/10).
Eglises d’Asie 01/07/10