Dans son édition du week-end, le quotidien Libération consacre un dossier sur les nouveaux tests biologiques, des boîtiers d’analyses biologiques à puce, considérés comme de véritables "microlabo". Ces laboratoires de poche, dont certains prototypes sont déjà sortis, permettraient de détecter les marqueurs biologiques (gènes ou protéines) trahissant un cancer, une maladie infectieuse, métabolique, génétique ou même une prédisposition génétique à telles maladies.
Ségolène Aymée, spécialiste du diagnostic génétique à l’Inserm, est plutôt sceptique sur l’avenir de ces tests "sensibles et ultra-rapides". Elle rappelle que le résultat d’un test ne suffit pas à "décider de façon univoque d’une action thérapeutique". "Les tests ne sont, bien souvent, que des indicateurs, indirects, de facteurs de risque". Elle redoute une surconsommation des tests biologiques pour deux raisons. La première parce que le terrain "psychologique" du grand public y est favorable. La seconde parce que les débouchés industriels sont énormes.
Pour Ségolène Aymée, il est primordial de s’assurer avant toute mise sur le marché de tels tests, qu’il apporte un bénéfice réel pour le patient. Pour cela il faudrait tester leur utilité. Les nouvelles technologies appliquées à l’analyse biologique ne peuvent être considérées comme porteuses d’un progrès médical que si elles permettent de mieux soigner.
Libération (Julien Lévy et Corinne Bensimon) 19/03/05