« Aujourd’hui près d’un médicament pharmaceutique sur deux dans le monde est découvert et fabriqué aux Etats-Unis » indique le président du Syndicat patronal des industries pharmaceutiques américaines. Aux Etats-Unis, la recherche et le développement pharmaceutiques ainsi que la commercialisation des médicaments se portent pour le mieux contrairement à la France où le nombre des inventions dans ce domaine n’a cessé de s’effondrer depuis les années 60. Néanmoins, la recherche française "relève la tête" face aux Etats-Unis, en particulier la recherche biopharmaceutique qui développe des partenariats fructueux entre entreprises privées et organismes publics.
Cette prospérité américaine s’explique par un ensemble de caractéristiques à la fois humaines, scientifiques, techniques, politiques, juridiques et financières. Le système américain semble parfaitement rodé pour favoriser l’émergence de « start-up » à partir d’universités et de laboratoires. Ainsi la science et la technologie font bon ménage avec la compétitivité économique. Rappelons que sur le plan financier, depuis la présidence Clinton, les sciences de la vie et de la santé sont une priorité et bénéficient d’un budget croissant chaque année de 15% en moyenne. Sur le plan juridique, la Food & Drug Admnistration (FDA) a assoupli ses règles. Enfin, la brevetabilité du vivant ne choque guère les consciences américaines qui admettent facilement que les sociétés de biotech prennent des brevets sur les vivants.
Olivier Mariotte, directeur des affaires économiques et des relations extérieures des Laboratoires Schering-Plough France, rappelle par ailleurs que la mise au point d’un médicament prend près de douze ans, que c’est un investissement d’environ 800 millions d’euros et que les entreprises privées réalisent plus de 99% des découvertes des nouveaux médicaments. Il rappelle que les critères de qualité et de sécurité sont drastiques et font du médicament le produit le plus surveillé au monde.
La Croix (Denis Sergent) 10/06/03