Le 14 juin, les Suisses seront invités à voter pour ou contre une modification de la Constitution fédérale proposée par le Parlement et « destinée à ouvrir la porte au diagnostic préimplantatoire » (cf. Synthèse Gènéthique du 24 mars 2015).
Les évêques suisses ont pris position hier dans une déclaration intitulée « Non au diagnostic préimplantatoire, oui à l’être humain ». Ils exhortent les Suisses « à voter non » pour « attester que la dignité humaine de tout être humain doit être respectée et sauvegardée au maximum ».
Les évêques rappellent que « par le DPI on ne soigne pas une maladie, mais on l’évite en supprimant le porteur de la maladie ». Qualifiant cette méthode « d’injustifiable », ils soulignent qu’elle relève de l’« eugénisme libéral » en rappelant que le DPI, en effet, « nécessite la production volontaire d’embryons afin de faire une sélection ». Autoriser le DPI reviendrait donc à s’octroyer « le droit de décider qui mérite de vivre et qui ne le mérite pas » (cf. Synthèse Gènéthique du 2 avril 2015).
Les évêques considèrent que « la protection maximale de l’embryon humain qui doit être considéré comme une personne, est assuré au mieux par la Constitution fédérale actuelle ». Celle-ci stipule que « ne peuvent être développés hors du corps de la femme jusqu’au stade d’embryon que le nombre d’ovules humains pouvant être immédiatement implantés ».
Autour de ce vote, d’autres voix s’élèvent. Bertrand Kiefer, médecin, directeur des Editions Médecine et Hygiène, rédacteur en chef de la Revue médicale suisse, partisan du DPI, s’interroge pourtant : « Si l’on supprime tous les individus affectés par un facteur de risque génétique, on ignore quelles en seraient les conséquences en termes de diversité humaine. Or c’est cette diversité qui fait la richesse de notre destin. Le rôle de la médecine n’est pas de normaliser les êtres humains, mais de les rendre libres ».
Zenit 11/05/2015 – Le Temps (Denis Masmejan) 12/05/2015