Le Centre d’évaluation des choix technologiques TA-SWISS vient de publier un rapport sur le Dépistage Prénatal Non Invasif (DPNI), dans le but d’« éviter les dérives » de ces tests. Ce rapport sera présenté aux parlementaires alors que la loi fédérale sur l’analyse génétique humaine, portant notamment sur les tests prénataux, est en cours de révision.
En Suisse, le DPNI pour les trisomies 21, 18 et 13 est remboursé depuis juillet 2015 par l’assurance obligatoire de base pour les mères dont le test du premier trimestre indique un risque de trisomie supérieur à 1 pour 1000 (cf. Suisse : Le dépistage prénatal non invasif de la trisomie sera remboursé ).
Un tiers environ des femmes en Suisse « renonce au test du premier trimestre[1], parce qu’elles entendent accepter l’enfant tel qu’il est ». Les associations de défense des personnes handicapées « s’inquiètent de la démocratisation du DPNI », et redoutent que « ces nouveaux tests incitent un plus grand nombre de femmes à dépister la trisomie chez leur enfant, et le cas échant, à interrompre leur grossesse ». Selon le rapport de TA-Swiss « sur les quelques 300 fœtus porteurs de trisomie 21 auxquels il faut s’attendre chaque année en Suisse, le test du premier trimestre conduit à 166 interruptions de grossesse, alors que le DPNI en suscite, selon la façon d’utiliser le test, 177 à 183 ».
Le rapport veut éviter ces dérives, et propose que le DPNI « ne devienne pas un examen de routine, et que les futures mères sachent qu’elles ont le droit de refuser d’effectuer ces tests ». Il rappelle en outre que le DPNI « n’est pas totalement exempt d’erreurs ».
[1] Dépistage combiné comprenant une prise de sang et une échographie
Note de Gènéthique :
Le CIB met en garde sur les « tendances eugéniques » du DPNI
Le temps (15/04/2016)