Suite au suicide de leur frère qui avait demandé l’assistance d’Exit à Genève, les deux hommes, qui voulaient l’empêcher de mettre fin à sa vie, « continuent leur combat en justice ».
« Dans son ordonnance du 16 mai (…), le Ministère public écarte toute omission de prêter secours » de la part d’Exit. Le 29 mai, les deux frères ont répondu par un recours contre cette ordonnance de non-entrée en matière en évoquant les dires du vice-président d’Exit. Le 2 novembre, celui-ci avait affirmé qu’il était « sûr » que l’homme mettrait fin à sa vie « dans les prochains jours ». « Selon eux, il y a bien eu omission de porter secours » : « le Ministère public a confirmé qu’Exit n’a pas proposé de soutien psychothérapeutique au frère de mes clients », a expliqué Maître François Membrez, l’avocat des deux frères.
Les frères ont également accusé le médecin, membre du comité d’Exit, « d’escroquerie et de faux dans les titres avec la complicité du vice-président d’Exit ». En effet, leur frère a reçu une ordonnance pour du pentobarbital. Le défunt ne s’en est pas servi, mais le médicament, utilisé dans le cadre de suicides assistés, ne peut être prescrit que par un médecin : « Or, Exit contourne cette exigence en intégrant dans son comité un médecin à la retraite, qui effectue cette prescription. Ce praticien manque de l’indépendance nécessaire et, qui plus est, n’est plus en exercice depuis longtemps ».
Tandis que cette affaire se poursuit, Exit Suisse alémanique débattra lors de son assemblée générale, mi-juin, de la possibilité d’élargir le recours au suicide assisté aux personnes âgées, physiquement valides, qui sont lasses de vivre.
La Chambre pénale de recours, quant à elle, doit prendre sa décision dans les semaines à venir.
Note Gènéthique :
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Tribune de Genève (05/06/2017) ; 24 heures (05/06/2017)