Suisse : débat sur la « naissance anonyme »

Publié le 28 Juin, 2005

Un grand débat se tient actuellement en Suisse, sur la possibilité pour les femmes d’accoucher dans l’anonymat. Un congrès a eu lieu le 24 juin 2005 sur ce thème à Einsiedeln (Suisse). Il a été organisé par l’Hôpital Régional de cette ville et la Fondation Asme (Aide suisse pour la mère et l’enfant). Des intervenants suisses, allemands et autrichiens se sont exprimés à ce sujet. Outre la fondation ASME, les associations Terre des hommes Suisse,  Sternipark et Findelbaby (associations de soutien aux mères en détresse et aux enfants trouvés) étaient présentes ainsi que des professionnels de la santé, du droit,  et des personnes politiques. 

L’hôpital d’ Einsiedeln est célèbre en Suisse pour avoir instauré la première « fenêtre à bébé » de Suisse. Ce dispositif permet aux femmes ayant accouché seules de venir placer leur enfant anonymement dans un berceau, derrière une fenêtre protégée de la vue du personnel. Une sonnerie avertit celui-ci qu’un enfant a été déposé. Depuis la mise en place de cette « fenêtre à bébé » deux nourrissons en ont profité. Le dernier, déposé le 11 avril 2005, a été récemment repris par ses parents. Le but de ce dispositif est d’éviter l’avortement, ou l’accouchement sauvage « derrière les buissons », suivi d’abandon dans des poubelles, ou autres lieux inadaptés. 

L’association ASME soutient financièrement et relationnellement les mères en difficulté, et tente de les dissuader d’avorter, par une information complète sur l’avortement et ses conséquences et sur les foyers d’accueil des mères célibataires. 

Le congrès réunissait partisans et adversaires de l’accouchement sous X, qui n’existe pas actuellement en Suisse. D’un côté les défenseurs du droit à l’enfant à connaître ses origines, de l’autre, ceux du droit de la mère à accoucher où elle le veut, dans les conditions qu’elle souhaite. En Suisse, l’enfant, dès ses 18 ans, « peut obtenir les données relatives à l’identité de ses parents biologiques » (Art. 268c du code civil suisse). La « fenêtre à bébé » ne permet pas de jouir de ce droit.

Une nouvelle loi, sur l’accouchement anonyme, serait en opposition à de nombreuses conventions internationales qui mettent en avant le droit de l’enfant à connaître ses origines.

L’expérience allemande prouve que les « fenêtres à bébé », en permettant de confier l’enfant à l’adoption, ont fait diminuer en Allemagne les abandons "dans la nature". Mais elles ne permettent malheureusement pas de prendre en charge la mère en détresse. 

Pour ASME « Il est évident que les personnes qui ne pourront pas connaître leurs parents ressentiront une grande peine, mais il n’en reste pas moins que c’est grâce à la naissance anonyme qu’ils sont en vie, et que leur existence est garantie. La naissance anonyme est un droit d’autodétermination de la femme, que nous soutenons inconditionnellement parce que son but est de garantir la vie de l’enfant. »

La Fondation ASME participera à la première fête suisse pour la vie, le 3 septembre 2005, à Fribourg, avec 20 autres associations en faveur de la protection de la vie.

– bafweb.com – ASME

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