Entre 2012 et 2016, une étude a été menée aux Etats-Unis sur des femmes revenant sur leur décision d’avorter après la prise du mefépristone (RU 486), mais avant celle de misoprostol qui est administré 24 à 48h après, selon le protocole de la FDA[1].
Le mefépristone est un antagoniste des récepteurs de la progestérone : il bloque sa production. L’administration de progestérone permet alors de réduire l’action du mefépristone. L’étude montre que, pour 547 femmes enceintes, près d’un enfant sur deux est sauvé grâce à une prise de progestérone dans les 72 heures maximum après l’administration de mefépristone, et ce, quelque soit le mode d’administration. Il faut noter qu’en cas d’avortement par mefépristone seul, le taux de survie de l’embryon est de 25%.
L’étude compare les différents modes d’administration et deux d’entre eux se révèlent beaucoup plus efficaces. En effet, lors d’une injection intra-musculaire ou suite à de fortes doses de progestérone par voie orale, plus de 2 enfants sur 3 sont sauvés.
Le moment de la prise par rapport à l’âge de gestation est également un facteur significatif. Plus la prise de progestérone a lieu à un stade avancé de la grossesse, plus elle sera efficace. Ce qui semble logique puisque dans le même temps, l’efficacité du mefépristone est diminuée.
D’autre part, le taux de malformations congénitales reste identique à celui des grossesses classiques. Le mefépristone n’aurait pas d’effet tératogène. Cette étude montre également qu’il n’y a pas plus d’enfants prématurés suite à la prise de progestérone, ni plus de grossesses multiples.
Le document conclut que l’utilisation de progestérone est « sûre et efficace ». Néanmoins, de nouvelles études permettraient de définir plus précisément la dose efficace pour de meilleurs résultats.
Pour aller plus loin :
[1] Food and Drug Administration.