Les éditeurs des principales revues savantes ont rendu public samedi un appel à la vigilance et à l’autodiscipline quant à la publication de certains travaux sensibles. Ce texte sera publié cette semaine dans les comptes rendus de l’académie américaine des sciences et dans les magazines scientifiques « Nature » et « Science ».
Peut-on censurer la science ? A partir de quel moment ne faut-il pas mettre la science entre toutes les mains ? Tel est l’un des thèmes débattu par l’Association américaine pour l’avancement des sciences (AAAS), association qui fédère des dizaines de sociétés savantes américaines, lors de sa conférence annuelle à Denver.
Cette intervention intervient alors que les Etats-Unis sont placés en état d’alerte orange face au terrorisme.
« La biosécurité doit devenir l’un des critères d’évaluation des relecteurs » estiment les éditeurs. Pour encadrer les pratiques, Gigi Kwik, chercheuse au Centre de stratégies de biodéfense civile propose la mise en place d’un serment d’Hippocrate pour les biologistes. Ronald Atlas, président de l’Association américaine de microbiologie conclut : « je suis conscient que notre système ne sera pas infaillible, mais en empêchant certaines publications, on réduira quand même les risques ».
Le Figaro (Fabrice Nodé-Langlois) 17/02/03