Science : crise de confiance !

Publié le 26 Mar, 2004

La science est-elle bonne ou mauvaise ? Dit-elle la vérité ? Génère-t-elle le progrès ou la malédiction ? Notre société est confrontée à une crise de confiance majeure vis-à-vis des retombées de la science, comme avec le débat sur les organismes génétiquement modifiés (OGM), ou avec la recherche sur les cellules souches embryonnaires ou le clonage thérapeutique…
La polémique sur les OGM, a poussé la Commission européenne a organiser en Italie une réunion exceptionnelle réunissant des scientifiques, mais aussi des philosophes, des écrivains, des sociologues, des réalisateurs de cinéma pour analyser les réticences de la société vis-à-vis des sciences et trouver des pistes pour y répondre.

Lewis Wolpert, professeur de biologie cellulaire à l’université de Londres, explique que la science doit impérativement être distinguée de l’exploitation technologique qui en est faite : «La science produit des idées sur le fonctionnement du monde, tandis que les idées en technologie débouchent sur des objets utilisables. La connaissance scientifique fiable ne véhicule ni valeurs, ni morales, ni éthiques. Les dangers, et les problèmes éthiques n’apparaissent que lorsque la science est appliquée comme une technologie.»

S
ophie Bessis, professeur à la Sorbonne, spécialisée dans l’économie du développement, a en particulier longuement insisté sur la problématique des OGM, estimant par exemple qu’en aucun cas ils ne pouvaient être considérés comme la solution à la faim dans le monde : de nombreux pays comme le Brésil par exemple où la malnutrition est patente sont aussi des grands exportateurs de produits agricoles, le problème de la faim étant avant tout d’ordre économique et pas scientifique.

Les milieux politiques et le public sont souvent désorientés par les différents avis éclairés et divergents qu’ils reçoivent. Que doivent-ils faire ? «Recueillir le point de vue majoritaire des chercheurs spécialisés dans le domaine ? Consulter les dernières parutions de l’année de Nature qui a publié des études réfutant la dangerosité des OGM et d’autres qui ne l’excluent pas ?», poursuit le professeur Bucchi.

Comment retrouver l’harmonie entre le progrès né de la science et la société ? "Nous devons compter sur les nombreuses institutions d’une société démocratique : le parlement, une presse libre et forte, les groupes concernés, les scientifiques eux-mêmes… " a conclu le professeur Wolpert.

Le Figaro (Martine Perez) 26/03/04

Partager cet article

Synthèses de presse

Les contraceptifs hormonaux augmentent le risque de cancer du sein
/ Tous les autres thèmes

Les contraceptifs hormonaux augmentent le risque de cancer du sein

Une étude indique qu’il existe une augmentation relative de 20 à 30 % du risque de cancer du sein associé ...
Espagne : les médecins objecteurs dénoncent les « listes noires »

Espagne : les médecins objecteurs dénoncent les « listes noires »

L’Association nationale pour la défense du droit à l’objection de conscience (Andoc) dénonce l'existence des "listes noires" ...
Belgique : vers l'élargissement des conditions pour avorter ?
/ IVG-IMG

Belgique : vers l’élargissement des conditions pour avorter ?

Le comité académique chargé d’évaluer la loi et la pratique de l’avortement en Belgique a diffusé une version partielle de ...

Textes officiels

Fiches Pratiques

Bibliographie

Lettres