Sang de cordon : des banques familiales gratuites

Publié le 25 Mai, 2010

La sénatrice UMP Marie-Thérèse Hermange et le Pr. Eliane Gluckman, auteur en 1988 de la première greffe de sang de cordon au monde, ont créé CorDon Source de vie, une association visant à promouvoir et développer le don de sang de cordon entre fratries afin de traiter des maladies de sang héréditaires. Nous voulons, explique le Pr. Eliane Gluckman "développer des banques familiales mutualisées gratuites pour permettre un don dirigé au sein des fratries". Marie-Thérèse Hermange précise qu’il s’agit avec cette association de "développer la collecte de sang de cordon dans le respect de la qualité et de l’éthique du don solidaire". 

Le sang de cordon ombilical, prélevé à la naissance, est riche en cellules souches hématopoïétiques (CSH), présentes également dans la moelle osseuse. La France dispose aujourd’hui de 6 banques publiques stockant près de 10 000 unités de sang de cordon. Elles sont alimentées de dons gratuits et volontaires et leur visée est "allogénique" : le donneur et le receveur sont distincts et non apparentés. Actuellement, 64% des unités de sang de cordon greffées en France proviennent de l’étranger selon l’Agence de la biomédecine (ABM) : les médecins font appel à des registres étrangers lorsqu’ils ne trouvent pas de greffon compatible dans les banques françaises. D’ici à 2013, 25 millions d’euros seront investis dans le cadre du plan cancer afin de développer de nouvelles banques de stockage en France et obtenir 30 000 unités de sang de cordon.

Alors que des banques privées à visée commerciale cherchent à s’installer dans l’hexagone en évoquant l’actuelle "pénurie" de greffons, et en proposant la conservation autologue de sang de cordon, plusieurs praticiens, notamment les greffeurs de moelle, s’y opposent et l’ABM affirme que cette pratique est aujourd’hui "sans fondement scientifique et donc inutile".

L’associationCorDon Source de vie a un projet différent car il s’agit de monter des banques gratuites offrant la possibilité d’un don apparenté aux familles qui peuvent en avoir besoin. Le sang de cordon d’un enfant pourra donc être stocké "avec l’espoir de traiter son frère ou sa soeur". Comme l’explique le Pr. Gluckman, le projet reste dans le cadre de la greffe allogénique mais permet, en utilisant un cordon apparenté, d’augmenter "de manière sensible les chances de guérison". Elle ajoute que les efforts seront d’abord concentrés sur "la drépanocytose, une maladie héréditaire de l’hémoglobine, qui touche les enfants d’origine africaine qui sont relativement nombreux en France".

La Croix (Pierre Bienvault) 25/05/10

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