Les Saint-Marinais veulent autoriser l’avortement

Publié le 27 Sep, 2021

Dimanche 26 septembre, la République de Saint-Marin a approuvé par voie de référendum la légalisation de l’avortement. Le taux de participation à ce référendum d’initiative populaire[1] était de 41,11%. Un tiers des 35 411 électeurs réside à l’étranger.

La loi du « petit nombre » ?

Avec 77,3% des votes, l’avortement sera autorisé jusqu’à douze semaines de grossesse. Il était auparavant totalement interdit dans l’Etat, comme c’est encore le cas à Malte (cf. Avortement à Malte : le président prêt à démissionner), en Andorre et au Vatican[2]. Même si jusqu’alors l’avortement était un « crime » passible d’« une peine de prison allant jusqu’à trois ans pour la femme et six ans pour le médecin », les femmes se rendant en Italie afin de contourner la loi n’étaient jamais condamnées. Selon les données de l’Institut des statistiques italien (Istat), seules « une vingtaine » de Saint-Marinaises par an aurait subi une interruption volontaire de grossesse entre 2005 et 2017. En 2018 elles étaient 12, et 7 en 2019.

Au-delà de douze semaines de grossesse, l’avortement sera autorisé « en cas de menace pour la vie de la mère ou lorsque des anomalies ou des malformations détectées chez le foetus “comportent un grave risque pour la santé physique ou psychique de la femme” ».

Une « défaite » pour le pays

« C’est une défaite pour ce pays qui a toujours défendu la vie », regrette Manuel Ciavatta, secrétaire adjoint du Parti démocrate-chrétien (PDCS), le parti au pouvoir. Cependant, « on respectera la voix des électeurs », assure-t-il. Ainsi, le gouvernement doit présenter un projet de loi dans un délai de six mois.

Mais « notre parti fera tout pour aider les femmes enceintes pour faire en sorte qu’elles ne restent pas seules », garantit Manuel Ciavatta.

 

[1] L’initiative était portée par l’union des femmes saint-marinaises, une association féministe.

[2] C’est également le cas dans 16 autres pays à travers le monde : le Congo, Djibouti, l’Egypte, la Guinée-Bissau, Madagascar, la République démocratique du Congo, le Sénégal en Afrique ; le Salvador, le Honduras, le Nicaragua, le Surinam, Haïti et la République dominicaine en Amérique ; les Philippines et le Laos en Asie; Palaos en Océanie.

En Côte d’Ivoire, en Libye, en Ouganda, au Soudan du Sud, en Irak, au Liban, en Syrie, en Afghanistan, au Yémen, au Bangladesh, en Birmanie, au Sri Lanka, au Guatemala, au Paraguay ou au Venezuela, l’avortement est autorisé seulement en cas de « danger pour la vie de la mère ».

 

Source : AFP (27/09/2021) – Photo : iStock

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