Hier, mardi 23 juin, le Parisien révélait la commercialisation accidentelle de produits issus d’une agnelle génétiquement modifiée. « Rubis » a été génétiquement modifiée dans le cadre d’un projet lancé par l’Inra (Institut National de Recherche agronomique) qui visait à « comprendre chez l’ovin la greffe de cellules pour restaurer une fonction cardiaque défaillante suite à un infarctus du myocarde ».
Rubis était porteuse du gène GFP (Green fluorescent Protein), lequel « vise à rendre les cellules fluorescentes pour évaluer la viabilité des greffes ». Elle a été envoyée à l’abattoir avec des animaux normaux et sa viande a été mise en vente en Ile-de-France.
« La consommation de cette viande ne présente aucun risque pour la santé du consommateur », a précisé Benoit Malpaux, président du centre de l’Inra à Jouy-en-Josas
Une « relation conflictuelle » entre deux employés des sites de Jouy-en-Josas et Bressonvilliers pourrait être à l’origine de cette affaire. « L’un aurait voulu piéger le second en lui faisant signer le bon de livraison de l’agnelle génétiquement modifiée ».
L’Inra a lancé une enquête interne avant de saisir la justice pour « mise sur le marché d’un produit consistant en organisme génétiquement modifiés ou contenant de tels organismes ». « Nous avons la certitude que des actes individuels inadmissibles ont été commis », a déclaré Benoit Malpaux, pointant « une succession d’erreurs et de responsabilités dans toute la chaîne hiérarchique ». L’Institut prévoit de « renforcer les contrôles » afin de permettre « une identification beaucoup plus explicite des animaux qui font l’objet de manipulation génétique ».
L’Anses[1] rappelle qu’ « aucun animal génétiquement modifié ne bénéficie d’une autorisation de mise sur le marché ».
[1] Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail
Le Figaro(William Plummer),24/06/2015