Royaume Uni : Des universitaires font la promotion du suicide assisté pour « éviter le gaspillage des ressources »

Publié le 13 Mar, 2020

Le suicide assisté, l’euthanasie sont illégaux au Royaume-Uni. Pourtant, jeudi 12 mars 2020, des universitaires ont exposé dans la revue Clinical Ethics les avantages économiques que pourrait générer sa légalisation. Selon Alec Morton[1], économiste de la santé et David Shaw[2], bioéthicien, l’autorisation de l’aide à mourir serait bénéfique puisqu’elle augmenterait les dons d’organes et libérerait les ressources de la sécurité sociale pour d’autres patients.

Ils estiment que « les malades en phase terminale ont une qualité de vie médiocre » et que le coût de leurs soins pourrait être mieux utilisé ailleurs. Les universitaires évaluent à 74 millions de livres les économies qui pourraient ainsi être faites au Royaume-Uni.

Par ailleurs, ils considèrent que la légalisation du suicide assisté serait également bénéfique au don d’organes, affirmant que « le don après une mort assistée est préférable d’un point de vue clinique et économique ». Sans suicide assisté, le fonctionnement des organes se détériore progressivement jusqu’à la mort naturelle, ce qui signifie que la transplantation a moins de chances de réussir. Par ailleurs, le patient qui opte pour un suicide assisté entre dans un long processus dont le don d’organes pourrait « facilement » constituer une étape.

Leur publication a été condamnée aussi bien par les opposants du suicide assisté que par ses partisans. Le Dr Gordon Macdonald, directeur général du groupe Care Not Killing, a déclaré : « Le traitement des patients devrait être déterminé par les médecins et le personnel clinique afin de promouvoir la guérison ou de fournir des soins palliatifs – et non par les comptables et leurs tableurs ».

Pour aller plus loin :

De l’euthanasie pour le don d’organes : Qui arrêtera la machine qui s’est emballée ?

Le Collège royal des médecins du Royaume Uni adopte une position “neutre” sur le suicide assisté



[1] Professeur en Sciences du Management à l’Université de Glasgow

[2] Professeur au sein du département d’éthique et de société de la santé de l’université de Maastricht et de l’Institut d’éthique biomédicale de l’université de Bâle

 

Scottish Daily Mail, Kate Foster (13/03/2020) – Times, Helen Puttick (13/03/2020)

 

Partager cet article

[supsystic-social-sharing id='1']

Synthèses de presse

Suisse : un tribunal rejette le recours du père d’un fœtus avorté
/ IVG-IMG

Suisse : un tribunal rejette le recours du père d’un fœtus avorté

Selon le tribunal fédéral, le père d'un fœtus avorté n’est pas titulaire « du bien juridiquement protégé qui est la vie ...
blood-1813410_1920
/ Génome

Hémophilie A : des résultats positifs de la thérapie génique Pfizer en phase III

Mercredi, l’entreprise Pfizer a annoncé que sa thérapie génique l’hémophilie A, a été « couronnée de succès » lors d'un ...
Changement de genre chez les mineurs : la WPATH « coupable » d’une « fraude scientifique majeure et inqualifiable »
/ Genre

Changement de genre chez les mineurs : la WPATH « coupable » d’une « fraude scientifique majeure et inqualifiable »

La WPATH a recommandé la prescription de « bloqueurs de puberté » et d’hormones du sexe opposé, sans attendre les conclusions ...

Textes officiels

Fiches Pratiques

Bibliographie

Lettres