Le suicide assisté, l’euthanasie sont illégaux au Royaume-Uni. Pourtant, jeudi 12 mars 2020, des universitaires ont exposé dans la revue Clinical Ethics les avantages économiques que pourrait générer sa légalisation. Selon Alec Morton[1], économiste de la santé et David Shaw[2], bioéthicien, l’autorisation de l’aide à mourir serait bénéfique puisqu’elle augmenterait les dons d’organes et libérerait les ressources de la sécurité sociale pour d’autres patients.
Ils estiment que « les malades en phase terminale ont une qualité de vie médiocre » et que le coût de leurs soins pourrait être mieux utilisé ailleurs. Les universitaires évaluent à 74 millions de livres les économies qui pourraient ainsi être faites au Royaume-Uni.
Par ailleurs, ils considèrent que la légalisation du suicide assisté serait également bénéfique au don d’organes, affirmant que « le don après une mort assistée est préférable d’un point de vue clinique et économique ». Sans suicide assisté, le fonctionnement des organes se détériore progressivement jusqu’à la mort naturelle, ce qui signifie que la transplantation a moins de chances de réussir. Par ailleurs, le patient qui opte pour un suicide assisté entre dans un long processus dont le don d’organes pourrait « facilement » constituer une étape.
Leur publication a été condamnée aussi bien par les opposants du suicide assisté que par ses partisans. Le Dr Gordon Macdonald, directeur général du groupe Care Not Killing, a déclaré : « Le traitement des patients devrait être déterminé par les médecins et le personnel clinique afin de promouvoir la guérison ou de fournir des soins palliatifs – et non par les comptables et leurs tableurs ».
Pour aller plus loin :
De l’euthanasie pour le don d’organes : Qui arrêtera la machine qui s’est emballée ?
Le Collège royal des médecins du Royaume Uni adopte une position “neutre” sur le suicide assisté
[1] Professeur en Sciences du Management à l’Université de Glasgow
[2] Professeur au sein du département d’éthique et de société de la santé de l’université de Maastricht et de l’Institut d’éthique biomédicale de l’université de Bâle
Scottish Daily Mail, Kate Foster (13/03/2020) – Times, Helen Puttick (13/03/2020)