Les bébés présentant des anomalies congénitales sont plus à risque de cancer s’ils ont été conçus par FIV. Selon Barbara Luke, chercheuse à l’Université du Michigan, « les altérations épigénétiques (…) qui se produisent lorsqu’un embryon est cultivé en laboratoire entraînent une reprogrammation qui peut provoquer des malformations congénitales et des cancers dans cette population ». En effet, d’après les résultats d’une étude de cohorte publiée dans la revue JAMA Network Open, « les enfants conçus par FIV ont environ un tiers de risques supplémentaires de malformations congénitales par rapport à leurs homologues conçus naturellement ». Et « les enfants atteints d’une anomalie congénitale majeure conçus par FIV ont presque sept fois plus de risques de développer un cancer que ceux qui n’ont pas d’anomalie congénitale ».
Les chercheurs ont utilisé les données des naissances de quatre états américains entre 2004 et 2016. Ils les ont croisées avec les registres des anomalies congénitales, les registres du cancer, la base de données de la FIV et les résultats cliniques déclarés de la Society for Assisted Reproductive Technology. Ils ont uniquement pris en compte les bébés conçus avec les gamètes de leurs parents, non congelés, pour se rapprocher au maximum des conditions d’une conception naturelle. Enfin, ils ont écarté les bébés nés avant 22 semaines de grossesse ou avec un poids inférieur à 300 grammes.
L’étude a ainsi porté sur plus d’un million d’enfants conçus naturellement et environ 53 000 conçus par fécondation in-vitro. Constatant plusieurs différences notables entre les deux groupes, il semblerait donc que les altérations épigénétiques résultant du processus de FIV pourraient être à l’origine d’un « mécanisme potentiel de malformations congénitales et de cancer ».
Source : MedPage, Amanda D’Ambrosio (29/10/2020) – Photo : iStock