L’annonce de chercheurs britanniques et allemands en début de semaine a « alimenté de nombreux fantasmes » : ils seraient parvenus à « reproduire des souris sans recourir à des ovocytes » (cf. « Reproduire des souris sans recourir à des ovocytes » ?).
Toutefois, si cette étude « bouleverse » les dogmes de la biologie de la reproduction, la précision est de rigueur : ces chercheurs sont parvenus « à produire des souriceaux normaux en introduisant un spermatozoïde dans une cellule dont on pensait qu’elle ne pourrait jamais l’accepter ». Cette « cellule » est un « embryon de souris issu de la parthénogenèse », « un phénomène par lequel un embryon peut exceptionnellement débuter son développement sans être passé par l’étape de la fécondation ». Le développement d’un parthénote « est condamné à s’interrompre après quelques divisions ». La nouveauté réside donc ici dans la capacité du parthénote à intégrer l’ADN apporté par le spermatozoïde, pour « former un embryon viable ».
Cependant, « ces résultats ne signifient absolument pas pour autant que l’on soit parvenu à produire des souriceaux sans recourir à des ovocytes, dans la mesure où les parthénotes sont bel et bien issus d’ovocytes ». De plus, « le spermatozoïde, et avec lui son capital génétique, est toujours indispensable au développement d’un embryon de mammifère ». Ainsi, cette étude menée chez la souris ne « permet pas d’imaginer qu’un spermatozoïde puisse féconder n’importe quel type de cellule somatique, comme par exemple une cellule de peau ». Deux génomes, « maternel et paternel, sont nécessaires au développement d’un embryon de mammifère ».
Sciences et avenir, Marc Gozlan (15/09/2016)