En Côtes d’Armor, Marie-Noelle Lallement se bat énergiquement pour faire reconnaître l’erreur des médecins dans le dépistage du lourd handicap de son fils Yoann.
Son fils âgé aujourd’hui de 10 ans, ne peut ni tenir sa tête, ni parler. Victime d’une grave malformation cérébrale, il a un âge mental qui n’excède pas celui d’un bébé de quatre mois et plus les années passent plus ses problèmes médicaux se multiplient.
Yoann avait un frère jumeau Damien mais qui est décédé à la naissance car il ne possédait pas de cerveau. Les médecins avaient détecté la grave malformation de Damien mais en revanche, après plusieurs examens, avaient assuré que le second jumeau était « indemne ».
Deux ans après la naissance de Yoann, le couple décide de faire appel à un avocat pour « connaître la vérité ». A l’issue de longues années de procédure, l’expertise médicale est catégorique : Mme Lallement n’a pas bénéficié d’un diagnostic fiable et éclairé, l’examen fœtal par IRM a été mal réalisé.
A la procédure judiciaire s’ajoutent pour les parents des « bagarres incessantes » afin d’obtenir des aides financières : « aménagement intérieur et extérieur de leur maison, achat d’une table de « verticalisation »…, beaucoup de choses ne sont pas prises en charge, on s’aperçoit qu’il faut être riche pour être handicapé » dénonce Mme Lallement.
Le jugement a été rendu le 17 décembre 2003. Le tribunal accorde aux époux Lallement la réparation de leur préjudice moral lié à " la perte de chance de recourir à une interruption thérapeutique de grossesse. Nous critiquons la loi qui renvoie à la solidarité nationale toutes les dépenses inhérentes à son handicap alors que cette solidarité n’existe pas " insiste Mme Lallement.
Le Monde (Sandrine Blanchard) 16/02/04- SciencePresse 17/02/04